Le putois des steppes est très proche du putois d'Europe en apparence, en proportion et dans ses habitudes, bien que son corps semble plus allongé, en raison de ses poils de garde plus courts. Un putois géant de Semirechye avait une longueur de corps d'environ 77 cm. Dans l'ensemble, les spécimens présentant un tel gigantisme sont plus fréquents que chez le putois d'Europe, surtout ceux se produisant dans l'ouest de la Sibérie, où ils peuvent s'hybrider avec la belette de Sibérie.
La queue est courte constituant un tiers de la longueur du corps. Le crâne est plus lourd et plus massif que celui du putois d'Europe, les arcades zygomatiques étant plus largement espacées. Il ressemble beaucoup au putois à pieds noirs d'Amérique du Nord, les seules différences notables entre eux étant que le putois des steppes à une fourrure beaucoup plus longue et plus douce et des oreilles plus courtes.
Généralement, la fourrure est plus courte et moins épaisse que celle du putois d'Europe. La couleur de la fourrure d'hiver est d'un très léger jaunâtre ou blanchâtre jaunâtre. Les pointes des poils de garde sont brun noirâtre ou brun, formant un effet de glaçage sur le duvet jaune. Ce glaçage est plus accentué dans le milieu du dos, où les poils de garde sont plus denses.
La région de l’œil et la face supérieure du nez sont recouvertes par un masque brunâtre. Derrière le masque, une bande blanche traverse la tête d'une joue à l'autre. Les oreilles sont complètement blanches, tandis que la gorge est blanche jaunâtre ou presque blanche. Parfois, la tête est entièrement blanche. La base de la queue est de couleur claire, tandis que la pointe est brun foncé. Le pelage d'été est plus court et plus gros que la fourrure d'hiver, et n'est pas aussi dense et près du corps, avec un ton plus fortement développé d'ocre ou rougeâtre. La tête est, dans l'ensemble, plus sombre qu'en hiver, avec plus de contraste entre les tons sombres et blancs.
HABITAT
Le putois des steppes est présent à l'est de la Pologne, de la République tchèque et de l'Autriche (Europe centrale) en passant par le sud de la Russie, le nord de la Géorgie, le Kazakhstan, le Turkménistan, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Kirghizistan jusqu'en Mongolie et au nord et à l'ouest de la Chine. Un certain nombre d'indications historiques plus au sud en Chine et une au Cachemire, en Inde, manquent de localités précises. Une seule mention récente du haut Mustang, au Népal, est bien au sud de toute localisation connue auparavant dans la partie orientale de l'aire de répartition de l'espèce. Bien qu'il n'existe qu'une seule mention au Népal, certaines populations locales semblent connaître l'espèce, ce qui indique qu'une population résidente y existe. En Europe, cette espèce est présente en Autriche, en Bulgarie, en République tchèque, en Slovaquie, en Hongrie, en Pologne, en Roumanie, en Moldavie et en Ukraine. La présence récente de l'espèce en Serbie n'a apparemment pas été confirmée. Elle est présente dans le centre et le sud de la Russie européenne, vers le sud jusqu'au nord du Caucase (le long de la mer Noire jusqu'à Soukhoumi, et le long de la mer Caspienne jusqu'à Makhatchkala). Sa partie la plus septentrionale de l'aire de répartition passe le long du versant oriental des monts Oural. Sa répartition en Géorgie est limitée au territoire contesté d'Abkhazie (près de Soukhoumi). Elle est présente jusqu'à 800 m d'altitude en Europe et jusqu'à 2 600 m en Asie centrale. Le seul signalement au Népal était à 5 050 m.
Le putois des steppes habite une variété d'habitats relativement secs, notamment les steppes, les semi-déserts, les pâturages et les champs cultivés. Dans le sud de la Sibérie, on le trouve souvent dans les steppes boisées.
ALIMENTATION
Contrairement au putois d'Europe, qui se nourrit principalement de rongeurs comme les souris, les proies du putois des steppes sont plus grandes et vivent dans les steppes. Il chasse notamment les écureuils terrestres, les hamsters, les pikas et les marmottes. Les écureuils terrestres sont ses proies les plus fréquentes tout au long de l'année. Durant les périodes chaudes, ils sont chassés à la surface, tandis qu'en automne, il les cherche dans leur terrier.
Dans les zones où les écureuils terrestres sont absents, le putois des steppes se nourrit principalement de hamsters, de pikas ou encore de campagnols sur les rives des plans d'eau. Le long des rives des rivières et des lacs, poissons et poulets peuvent également devenir des proies potentielles. Certains oiseaux tels que les perdrix grises et les lagopèdes des saules font également partie de son bol alimentaire. Amphibiens et reptiles sont rarement consommés.
REPRODUCTION
En captivité, l'accouplement a été observé du début à fin mars. Au zoo de Moscou, 7 cas ont été observés d'accouplement de putois du 9 avril au 9 juin. La période de gestation dure entre 36 et 43 jours. Une portée se compose généralement de 3 à 6 petits, bien que des portées de 18 individus aient déjà pu être observées. Les petits naissent nus et aveugles. À la naissance, ils mesurent de 6,5 à 7 cm de long et pèsent 4,5 g. Un mince duvet blanc apparaît sur le corps au bout de 3 jours, et la longueur du corps a doublé, tandis que le poids augmente de 6 fois jusqu'à 33 g. Les dents de lait éclatent à peu près au même moment, et les pieds commencent à s'assombrir.
Au vingtième jour, la couleur du pelage s'assombrit et les petits pèsent de 70 à 72 g. Ils ouvrent les yeux après 28 à 34 jours et deviennent plus actifs. À l'âge d'un mois, ils mesurent 190 mm de long et pèsent 138 g. À l'âge de 45 jours, ils sont capables de chasser les jeunes écureuils terrestres. Les petits restent dans le terrier familial pendant au moins 2 mois. Ils commencent à se disperser à partir de juillet, et atteignent leur maturité sexuelle à l'âge de 10 mois. Ils atteignent l'âge adulte à l'âge de deux ans.
COMPORTEMENT
Le putois des steppes n'est pas véritablement une espèce territoriale. C'est un animal nomade qui s'installe généralement dans une seule zone jusqu'à ce que ses proies principales aient disparu du pays. Les jeunes putois sont moins sédentaires, et passent la nuit dans les terriers des écureuils qu'ils ont tués. Les femelles allaitant leurs portées sont les plus établies, mais recommencent leur itinérance lorsque les petits peuvent les accompagner. En règle générale, le putois des steppes occupe un seul domaine vital pour quelques jours ou jusqu'à quelques mois. En hiver, le putois des steppes est plus actif, et se déplacera entre 12 et 18 km par jour. Pendant les fortes chutes de neige, le putois des steppes migre vers des zones plus favorables, telles que le long des pentes des ravins de la steppe, à proximité des colonies et des campements d'hiver. L'espèce ne creuse généralement pas son propre terrier, préférant utiliser ceux qui sont fabriqués par d'autres espèces.
MENACES
Dans les parties occidentales de l'aire de répartition du putois des steppes, l'espèce n'est pas chassée intentionnellement, bien que certaines soient capturées accidentellement avec d'autres animaux, mais elle est localement fortement impactée par la persécution. Les populations sont en déclin généralisé en Europe, reflétant peut-être en partie le déclin important des sousliks d'Europe : ces proies importantes dans cette région, mais elles-mêmes en déclin important. Il est probable que des déclins localisés se produisent ailleurs en raison des campagnes d'extermination des rongeurs et des pikas. En Russie, il est couramment chassé pour sa fourrure. Le putois des steppes perd son habitat dans certaines parties de la Chine, de la Russie et de l'Asie centrale avec la conversion des terres steppiques en terres agricoles. Dans des régions comme le Kazakhstan où le vison d'Amérique est commun dans les habitats riverains, le putois des steppes pourrait être confronté à des problèmes.
CONSERVATION
Le putois des steppes est répertorié dans la catégorie Préoccupation mineure (LC) par la Liste rouge de l'IUCN. Il est protégé par l'Annexe II de la Convention de Berne.
Le putois des steppes est présent dans de nombreuses zones protégées. Certaines menaces locales liées à la chasse et à la persécution restent à traiter. Il est répertorié comme vulnérable dans le Livre rouge de l'Ukraine. La sous-espèceMustela eversmanii amurensis est incluse dans les Livres rouges de Chine et de Russie (2001). En Russie, son inscription reflète la réduction de la taille de la population, et en Chine, elle est classée comme quasi menacée en raison de la perte d'habitat. Le principal besoin de conservation est de mieux comprendre l'évolution de la population dans sa vaste aire de répartition, d'identifier lesquelles des diverses menaces potentielles sont à l'origine des déclins et où, et d'évaluer la probabilité et, le cas échéant, la rapidité de leur propagation plus largement. La taxonomie intraspécifique doit être clarifiée.
SOUS-ESPÈCES
Selon la classification actuelle, l'ITIS reconnaît sept sous-espèces de putois des steppes :