Le putois à pieds noirs est un animal ayant la taille et l'aspect d'un furet. Il mesure en moyenne entre 30 et 50 cm de long avec une queue de 11 à 15 cm pour un poids allant de 500 g à 1 kg. Comme avec la plupart des autres espèces du genre Mustela, les mâles sont plus grands et plus lourds que les femelles.
Cet animal a un fin manteau brun jaunâtre sur le dos les parties inférieures étant plus pâles. Le bout de la queue ainsi que les pieds sont de couleur noire. Le museau, le cou et le front sont blancs et un masque complet de couleur brun marque ses yeux. Le pelage couvre également les coussinets.
Les pattes du putois à pieds noirs sont courtes mais armées de griffes acérées lui permettant de creuser facilement le sol. Les oreilles sont ovales et saillantes et les yeux sont grands et noirs suggérant une bonne acuité auditive et visuelle même si l'odorat reste fondamental pour ce prédateur souterrain.
Historiquement, le putois à pieds noirs était présent dans les grandes plaines, les bassins montagneux et les prairies semi-arides du centre-ouest de l'Amérique du Nord, du sud du Canada au nord du Mexique, partout où se trouvaient ses proies, les chiens de prairie. Cette espèce a disparu de la majeure partie de son ancienne aire de répartition, principalement en raison des programmes de contrôle des chiens de prairie et de la peste sylvatique, une maladie exotique qui a été introduite dans la population sauvage. Aujourd'hui, on le retrouve dans la nature dans le cadre de 17 à 22 tentatives de réintroduction, dont quatre seulement sont autosuffisantes. Ces quatre populations se trouvent dans le Dakota du Sud, le Wyoming et l'Arizona, et ont une aire de répartition combinée supérieure à 500 km². Il existe quatre populations au succès limité au Kansas, au Nouveau-Mexique, dans le Dakota du Sud et dans l'Utah, aux États-Unis. Six populations récemment introduites en Arizona, au Colorado et au Montana, deux populations au Canada et au Mexique qui sont à nouveau disparues et six populations en déclin ou disparues au Colorado, au Montana, au Nouveau-Mexique et au Dakota du Sud. On l'a observé à une altitude comprise entre 500 et 3 100 m.
Le putois a pieds noirs est limité à un habitat ouvert, le même habitat utilisé par les chiens de prairie : prairies, steppes et steppes arbustives. Il dépend en grande partie des chiens de prairie, dont il se nourrit et utilise leurs terriers comme abri et tanière.
Le putois à pieds noirs est un animal carnivore dont le régime alimentaire se compose essentiellement de petits mammifères tels que les chiens de prairie, les souris, les campagnols et les écureuils terrestres. Plus de 90 % de l'alimentation du putois à pieds noirs se compose de chiens de prairie, qui sont traqués et tués dans leurs terriers. Un putois consomme généralement entre 50 et 70 g de viande par jour.
La saison de reproduction du putois à pieds noirs s'étend de mars à avril. Les femelles atteignent leur maturité sexuelle à l'âge d'un an. La période de gestation varie entre 35 et 45 jours. Une portée se compose de 1 à 6 petits avec une moyenne de 3 qui naissent aveugles et couverts d'un fin duvet blanc. Les jeunes ne sortiront du terrier qu'au bout de 42 jours environ. Ils restent avec leur mère jusqu'à l'automne, après quoi ils se dispersent.
Putois à pieds noirs juvénile Auteur: Paul Marinari - BioLib CC0 (Domaine public)
COMPORTEMENT
Le putois à pieds noirs est animal carnivore aux mœurs principalement nocturnes. C'est avant tout un prédateur qui s'attaque principalement au chien de prairie, dont il utilise également les terriers pour se reproduire. Sa couleur et sa robe sont un camouflage parfaitement adapté à l'environnement de la prairie, ce qui le rend difficile à voir quand il est immobile. Il chasse ses proies à l'odorat sous terre dans le noir.
C'est un animal solitaire sauf en période de reproduction. Il défend activement son territoire contre les concurrents du même sexe. Ce mammifère est considéré comme alerte, agile et curieux. Il s'appuie sur la communication olfactive (miction, défécation) afin de maintenir une hiérarchie de dominance et pour délimiter son territoire.
L'extrême dépendance du putois à pieds noirs envers les chiens de prairie l'a rendu particulièrement vulnérable à l'extinction, car ses proies ont été persécutées en tant que ravageurs agricoles pendant la majeure partie du XXe siècle. Les populations ont rapidement décliné en raison de l'extermination généralisée des chiens de prairie et de la propagation de la maladie de Carré et de la peste Yersinia pestis. La peste est une maladie exotique qui n'existait pas en Amérique du Nord avant 1900. Elle peut affecter le putois à pieds noirs directement par l'infection et la mortalité subséquente, et indirectement par la mortalité des chiens de prairie et le déclin spectaculaire de la base de proies du putois. De nombreuses techniques et approches sont actuellement développées et testées pour réduire les menaces directes et indirectes causées par la peste.
Les populations de putois à pieds noirs ont décliné tout au long du XXe siècle, pour atteindre une quasi-extinction à la fin des années 1970. Une petite population résiduelle (environ 100 animaux) a été découverte en 1981 près de Meeteetse, dans le nord-ouest du Wyoming, mais cette population a été décimée par la maladie de Carré et la peste canine en 1985.
Une autre menace majeure est la perte d'habitat due à la conversion des prairies à des fins agricoles. L'habitat restant est désormais fragmenté par de grandes étendues de terres cultivées et par le développement humain. En outre, la diversité génétique de la population captive actuelle, telle que déterminée par l'analyse généalogique, est estimée à environ 86 % de celle qui était présente chez les fondateurs de la population. Cette diminution de la diversité génétique et l’augmentation concomitante de la consanguinité peuvent diminuer la forme physique par le biais d’une dépression de consanguinité, y compris un dysfonctionnement du système immunitaire et une réduction du succès reproducteur.
Putois à pieds noirs au ZooAmerica, Hershey, Pennsylvanie Crédit photo: Alex Kantorovich - Zooinstitutes
CONSERVATION
Le putois à pieds noirs est considéré comme une espèce menacée. Il est inscrit dans la catégorie En danger (EN) d'après la Liste rouge des espèces menacées de l'IUCN. L'espèce est également inscrite à l'Annexe I de la CITES et est inscrite dans la loi américaine sur les espèces en voie de disparition.
Le programme de reproduction en captivité du putois à pieds noirs a été lancé en octobre 1985 par le Wyoming Game and Fish Department en coopération avec le Fish and Wildlife Service des États-Unis. Dix-huit putois d'Amérique ont été capturés entre 1985 et 1987 dans la dernière population connue, dans le Wyoming, pour démarrer une population reproductrice en captivité, avec pour objectif ultime la réintroduction.
En raison de la parenté entre bon nombre des 18 putois capturés, les contributions génétiques ne représentent pas plus de sept équivalents fondateurs. En 2008, six institutions (un établissement fédéral et cinq zoos) participaient au programme de propagation sous la supervision du Fish and Wildlife Service des États-Unis. Depuis 1985, plus de 8 000 putois à pieds noirs sont nés en captivité, et 323 petits ont été sevrés en 2014. Depuis 1991, des putois ont été réintroduits dans des sites de huit États de l'Ouest des États-Unis (Montana, Dakota du Sud, Wyoming, Colorado, Utah, Arizona, Kansas et Nouveau-Mexique), un site au Mexique et un site au Canada. Rien qu'en 2014, 202 petits ont été relâchés dans neuf sites de réintroduction distincts.