Espèce répandue et abondante, le lièvre du Cap est un lièvre d'apparence typique, aux membres longs et effilés, aux grands pieds postérieurs, à la queue courte, aux grands yeux et aux grandes oreilles. Il mesure entre 40 et 68 cm de long et pèse entre 1 et 3,5 kg. La queue mesure 7 à 15 cm de long. La tête de forme ovale possède de très longues oreilles (12 à 14 cm) à bouts noirs et de grands yeux brun rougeâtre. Cette espèce a aussi de très longues et puissantes pattes postérieures. Fait inhabituel chez les mammifères, la femelle est plus grande que le mâle, un exemple de dimorphisme sexuel.
La fourrure est douce et droite et les pieds sont bien fourrés. En général, la couleur du pelage varie du chamois clair au brun grisâtre, en passant par le brun presque rougeâtre, avec le dessous blanc. Le dos des oreilles a des bords extérieurs blancs et des extrémités noires. Les vibrisses sont longues et blanches. Les yeux sont grands et d’une couleur brun doré. Le croupion est blanc vers le bas et noir vers le haut.
HABITAT
Le lièvre du Cap a une très large répartition et se rencontre dans la plupart des régions non boisées d'Afrique, dans la péninsule arabique et au Moyen-Orient, ainsi qu'en Asie centrale. On le trouve aussi sur les îles de Sardaigne et de Chypre. Il a également été introduit en Australie. Les populations de Chine, de Mongolie et de Russie sont maintenant considérées comme des espèces distinctes.
Cette espèce se rencontre sur des terres ouvertes telles que des prairies, des pâturages, des champs cultivés, des landes sablonneuses et des marais, à proximité de haies, de bosquets et de forêts. Elle habite les régions bioclimatiques qui sont tempérées et humides, chaude et sèche, et peut être vue dans les déserts arides.
ÉCOLOGIE
Le lièvre du Cap est bien adapté à la vie dans des environnements arides et désertiques, avec un faible taux métabolique, une urine concentrée (pour minimiser les pertes en eau) et la capacité de boire plus d'eau salée que les autres lièvres. Active la nuit, cette espèce se nourrit principalement d'herbes et d'autres plantes herbacées (non ligneuses), mais peut aussi se nourrir d'écorce, de bourgeons, de pousses et d'autres matières végétales lorsque les aliments préférés ne sont pas disponibles. Comme les autres lièvres et lapins, il maximise les nutriments contenus dans ses aliments en ré-ingérant ses matières fécales, de sorte que les aliments passent deux fois dans le tube digestif. Le caecum élargi contient également des bactéries digérant la cellulose, qui aident à décomposer la matière végétale.
Bien que généralement solitaire, le lièvre du Cap peut être vu en petits groupes pendant la saison de reproduction. Il peut de se reproduire toute l'année dans certaines régions produisant parfois jusqu'à huit portées par an. La femelle met au monde entre 1 et 4 petits, après une courte période de gestation d’environ 42 jours, et peut se reproduire immédiatement après l’accouchement. Les jeunes, connus sous le nom de levraut, naissent recouverts d'un fin pelage et les yeux ouverts. Ils peuvent se déplacer peu de temps après la naissance, mais restent cachés dans la végétation. La femelle revient régulièrement les voir pendant une courte période chaque jour pour les allaiter. Le sevrage a généralement lieu dès un mois et les jeunes atteignent leur maturité sexuelle à 8 mois. La longévité maximale de l'espèce dans la nature est d'environ 5 ans, bien que seule une minorité puisse survivre à la première année.
PRÉDATION
Dès le premier jour de leur existence, les lièvres du Cap sont menacés par un certain nombre de prédateurs, notamment des rapaces, des renards (renard du Cap) et d’autres mammifèrescarnivores. Leurs membres postérieurs très allongés leur ont permis d'adopter une démarche contraignante et d'occuper des zones avec un abri limité. Ainsi, au lieu de se mettre à l'abri lorsque le danger approche, ils dépendent de leur aptitude à courir pour s'échapper. Environ 20 à 40 % des lièvres d'un an sont éliminés par des prédateurs ou des causes naturelles. Les pertes sont dans une plus large mesure due aux maladies et aux parasites que les prédateurs. Les décès sont également liés aux conditions météorologiques, aux carences nutritionnelles, aux activités agricoles et à la circulation routière.
MENACES
Le lièvre du Cap reste une espèce abondante et répandue et ne semble pas menacé d'extinction. Bien qu'il s'agisse d'une espèce de gibier, le lièvre du Cap a probablement bénéficié d'une augmentation de son habitat convenable résultant de l'abattage et de la destruction des arbres. Des déclins ont toutefois été observés dans certaines zones, probablement en raison de l'urbanisation, de l'intensification de la chasse, de la concurrence avec le bétail, ainsi que de la tendance à l'agriculture intensive et à l'utilisation accrue de pesticides. En outre, bien que cela favorise souvent les zones fortement pâturées, le surpâturage, voire la surextraction des eaux souterraines, peut également avoir des effets négatifs sur cette espèce. Par exemple, à Abou Dhabi, dans les Émirats arabes unis, le lièvre du Cap s'est révélé moins abondant dans les zones soumises à une forte pression de pâturage.
CONSERVATION
Actuellement, le lièvre du Cap n'est pas considéré comme étant en danger d'extinction. La Liste rouge de l'IUCN répertorie l'espèce dans la catégorie Préoccupation mineure (LC).
Le lièvre du Cap est présent dans de nombreuses zones protégées et est également protégé par la loi en Jordanie, dans les Émirats arabes unis, à Oman et à Bahreïn. Cependant, bien qu’il ne soit actuellement pas considéré comme menacé d’extinction, sa taxonomie complexe signifie qu’un examen taxonomique urgent de l’espèce est nécessaire avant que des priorités claires en matière de conservation puissent être établies. Certaines formes ou sous-espèces peuvent constituer des populations uniques, voire des espèces distinctes. Il est donc essentiel que celles-ci soient correctement identifiées et évaluées avant de pouvoir prendre les mesures de conservation appropriées, si nécessaire.
SOUS-ESPÈCES
Selon la classification actuelle, l'ITIS reconnaît treize sous-espèces de lièvre du Cap :