Le crocodile des Philippines est une espèce de crocodile relativement petite, les mâles ne dépassant généralement pas plus de 3 m de long. Les femelles sont plus petites que les mâles. Avec son museau large et sa lourde armure dorsale, il est morphologiquement semblable au crocodile de Nouvelle-Guinée.
HABITAT
Le crocodile des Philippines est endémique des Philippines. Les îles de Busuanga, Jolo, Luzon, Masbate, Mindanao, Mindoro, Negros, Samar font partie de l'aire de répartition historique, mais sa répartition actuelle est, en grande partie, non vérifiée. Il semble que l'espèce ait disparue des îles de Jolo, Luzon, Masbate et Samar.
Le crocodile des Philippines vit principalement dans les marais d'eau douce, les affluents des grands fleuves, les petits lacs et les étangs.
ALIMENTATION
Le crocodile des Philippines se nourrit principalement de poissons, d'invertébrés, de petits amphibiens et de reptiles.
REPRODUCTION
On sait peu de choses sur la reproduction du crocodile des Philippines en milieu sauvage. Les informations proviennent essentiellement de spécimens vivant en captivité. Les femelles construisent leur nid sur des monticules de terre et de feuilles. Elles pondent entre 7 et 20 œufs par couvée. Le temps d'incubation est d'environ 85 jours. Les femelles s'occupent de leur progéniture avant et après l'éclosion des nouveau-nés.
STATUT DE L’ESPÈCE
Les populations sauvages de crocodiles des Philippines sont estimées à moins de 200 individus, ce qui en fait une espèce très menacée. Ce crocodile est inscrit à l'Annexe I de la CITES et en danger critique d'extinction (CR) sur la Liste rouge de l'IUCN depuis 2002. L'espèce est considérée comme à haut risque d'extinction à causes des petites populations qui subsistent, leur distribution limitée, les attitudes négatives locales et la gestion de conservation inefficace.
MENACES
Le déclin massif des populations de crocodiles des Philippines est surtout dû à une chasse agressive à des fins commerciales. Aujourd'hui, la destruction de leur habitat est la menace la plus pesante pour la survie de l'espèce. Le défrichement des forêts tropicales dans toute la région où le crocodile subsiste pour en faire des champs de riz pour faire face à l'explosion démographique de ces dernières décennies en est la principale cause. Les populations ont également mauvaise réputation à cause du crocodile marin qui attaque l'homme. Ce facteur contribue sans aucun doute à l'intolérance des autochtones face à ces grands reptiles et sont alors souvent pris pour cible.
CONSERVATION
À part l'alligator de Chine, le crocodile des Philippines est considéré comme le crocodilien le plus menacé au monde. Certaines autorités estiment qu'il pourrait y avoir moins de 100 individus à l'état sauvage, bien que certains habitats sauvages restent inaccessibles pour un comptage fiable. Il devient urgent d'effectuer des recherches afin d'évaluer la situation actuelle, et de mettre en œuvre une stratégie de gestion efficace pour les populations sauvages restantes.
Cette espèce est protégée du commerce international grâce à son inscription à l'Annexe I de la CITES, mais il n'y a qu'une seule zone officiellement protégée dans les Philippines, et la législation y est mal appliquée. À l'heure actuelle, un élevage en captivité géré par l'Université Silliman ainsi que par le gouvernement permet de faire reproduire les crocodiles pour des raisons commerciales et de conservation. Malheureusement, il y a actuellement peu de volonté politique ou de tolérance locale pour sauver ce reptile antique dans la nature et à court terme, les programmes de reproduction en captivité semblent être la seule solution afin d'empêcher l'extinction.
En 1992, le nombre de crocodile des Philippines a été estimé à moins de 1 000 animaux dans la nature. En 1995, cette estimation a été révisée à tout au plus 100 nouveau-nés en sachant que les nouveau-nés sont rarement pris en compte dans les enquêtes parce que leur taux de survie est très faible.
SOUS-ESPÈCES
Le crocodile des Philippines est une espèce dite monotypique ne comportant aucune sous-espèce. Il y a quelques années de cela, il était considéré comme une sous-espèce de crocodile de Nouvelle-Guinée à cause des similitudes physiques qui les rapprochent. Aujourd'hui, ce crocodile est considéré comme une espèce distincte.