Le renard chenu est un animal de petite taille mesurant de 58 à 72 cm de long (tête-corps), avec une queue de 25 à 36 cm pour un poids ne dépassant pas les 3 à 4 kg. C'est un animal au corps élancé et svelte pourvu d'un museau relativement court et pointu surmonté par de larges oreilles. La dentition est plutôt faible comparée aux autres renards suggérant une alimentation essentiellement composée d'invertébrés plutôt que de grosses proies.
La fourrure du renard chenu est grise sur la partie supérieure de son corps, alors que le ventre est brun jaunâtre ou crème. Le bout de la queue est noire avec une bande sombre marquée le long de la surface supérieure, qui chez les mâles, peut s'étendre tout le long de l'arrière de la nuque. Les zones extérieures des jambes et les oreilles sont de couleur brun rougeâtre. Il a également été signalé des individus atteint de mélanisme apparaissant totalement noirs.
HABITAT
Le renard chenu est une espèce endémique du Brésil. On le trouve notamment dans le Minas Gerais et les régions du Grosso Motto dans le sud-ouest du Brésil. Cette espèce vit dans les bois ouverts, les terrains broussailleux, les hauts plateaux de montagnes entre 90 et 1 100 m d'altitude, les savanes à la surface unie ou parsemées d'arbres et près de la végétation du cerrado.
ALIMENTATION
Contrairement à de nombreux autres renards, le renard chenu se nourrit principalement de petits invertébrés, comme les insectes (scarabées bousiers, termites). Il mange également de petits mammifères tels que des rongeurs, des oiseaux et des fruits.
Le régime alimentaire de ce renard varie selon les saisons. Les termites et les petits mammifères constituent la majorité de son alimentation pendant la saison sèche, et d'autres insectes et des fruits au cours de la saison des pluies. La structure dentaire unique de cette espèce permet à ces animaux de manger les petites proies. Ses carnassières réduites et ses larges molaires sont bien adaptées pour un régime insectivore.
REPRODUCTION
Le renard chenu est monogame, comme le sont de nombreuses espèces de renards. Les naissances ont généralement lieu durant l'automne. Après une période de gestation d'environ cinquante jours, la femelle donne naissance entre deux et quatre renardeaux dans une tanière qu'elle aura au préalable confectionnée à cet effet. Elle utilise parfois les terriers d'autres animaux. Les nouveau-nés seront sevrés à environ quatre mois.
La reproduction du renard chenu n'est pas très bien documentée. Elle est sans doute similaire à celle des autres renards. L'espérance de vie de l'espèce n'est pas encore connue.
COMPORTEMENT
Le renard chenu est de mœurs principalement nocturne et solitaire sauf en période de reproduction. Selon le type d'habitat où il réside, le domaine vital peut atteindre jusqu'à 48 hectares. C'est un animal assez timide, mais qui défend agressivement ses petits. Pour élever ses petits, ce renard construit une tanière ou utilise les terriers abandonnés par les tatous.
MENACES
Les principales menaces pesant sur le renard chenu sont la destruction de son habitat et d'autres effets anthropiques directs et indirects. L'espèce est endémique du cerrado, qui était historiquement considérée comme une terre improductive. Cependant, le développement commercial et industriel considérable de la région au cours des deux dernières décennies, caractérisé par la croissance (en taille et en nombre) des centres urbains, l'exploitation accrue du bois pour l'approvisionnement en charbon, la conversion des habitats naturels en pâturages et en cultures, et l'expansion des zones linéaires ont entraîné la perte et la fragmentation des habitats d'origine du cerrado. Les zones naturelles du cerrado à São Paulo et Minas Gerais se présentent sous forme de fragments petits et dispersés et sont actuellement isolées de la partie nord, plus continue, du biome.
Les mortalités routières sont responsables de la perte d'un grand nombre d'individus au sein des populations, suivies d'attaques de chiens domestiques et de persécutions humaines en réponse à une perception erronée selon laquelle les renards chenus attaquent les volailles domestiques. En fait, les volailles domestiques sont pour la plupart absentes du régime alimentaire du renard chenu. Les contacts croissants entre les renards et les humains et les animaux domestiques pourraient conduire au développement de nouvelles relations éco-épidémiologiques, comme celles observées à Cumari (État de Goiás). Les renards chenus sont fréquemment observés en train de se nourrir parmi le bétail et en contact étroit avec des résidences humaines, et impliqués dans des rencontres antagonistes avec des chiens domestiques. Une infection par le virus de la maladie de Carré (CDV) a été signalée chez un renard sauvage et les sources potentielles d'infection étaient des chiens domestiques.
CONSERVATION
Le renard chenu est une espèce moyennement en danger. Cependant, l'espèce se produisant dans des zones protégées du Brésil, la Liste rouge des espèces menacées de l'IUCN répertorie ce canidé dans la catégorie Quasi menacé (NT).
Bien que sa présence soit connue en captivité, aucun spécimen n'a été confirmé dans les zoos brésiliens et autres installations de conservation de la faune au moment de l'évaluation de l'espèce. Les lacunes dans les domaines de connaissances nécessitant des recherches plus approfondies comprennent :
1) les études de population dans les zones protégées afin d'établir des informations de base sur les renards chenus
2) la dynamique des populations dans les régions soumises à différents degrés de conservation et d'utilisation des terres, et l'impact réel des activités humaines. sur les populations présentes sur des terres privées
3) des estimations des taux de natalité et de mortalité, de la longévité et du potentiel de dispersion des juvéniles
4) enquête sur la viabilité génétique de différentes sous-populations et les effets de l'hybridation avec les renards d'Aszara dans l'État de São Paulo
5) une évaluation du rôle potentiel de la maladie dans la dynamique des populations et du statut du renard chenu en tant que réservoir potentiel d'agents pathogènes vétérinaires (gale, CDV) et de santé publique (leishmaniose, rage)