L'âne sauvage d'Afrique est un ongulé mesurant entre 1,25 et 1,45 m de hauteur au garrot pour un poids allant de 230 à 275 kg. Le pelage court et lisse est de couleur gris clair à fauve avec une raie noire le long de la colonne vertébrale et, souvent, une raie noire perpendiculaire sur l'épaule. Le bout du nez et les extrémités sont rayées horizontalement. Les oreilles sont grandes et bordées de noir tandis que la crinière épaisse et droite est également noire à l'extrémité.
HABITAT
Autrefois, l'aire de répartition de l'âne sauvage d'Afrique s'étendait à travers l'Afrique du Nord, de l'Atlas du Maroc au Soudan et en Somalie. Aujourd'hui, elle se limite en populations éparpillées à Djibouti, en Érythrée, en Éthiopie et en Somalie. Il a totalement disparu en Égypte et au Soudan.
L'âne sauvage africain est parfaitement adapté aux environnements désertiques ou semi-désertiques. On le trouve dans les zones arides telles que les déserts de collines et de pierres, les arbustes semi-arides et les prairies, où il y a un accès aux points d'eau.
ÉCOLOGIE
L'âne sauvage d'Afrique est parfaitement adapté à une vie dans un milieu désertique. En effet, son système digestif est capable de digérer la végétation extrêmement dure des zones arides, ainsi qu'extraire l'humidité de ce qu'il ingère. Son régime alimentaire se compose de graminées, d'écorce et de feuilles. Bien qu'il soit principalement adapté au climat aride, il dépend des points d'eau. S'il ne reçoit pas l'humidité nécessaire provenant de la végétation, il doit boire au moins une fois tous les trois jours. Cependant, il peut survivre sur une quantité étonnamment petite de liquide, et peut éventuellement boire de l'eau salée ou saumâtre.
Dans la nature, la reproduction se produit pendant la saison des pluies. La période de gestation dure entre 11 et 12 mois. Le jeune est sevré vers 6-8 mois et atteint sa maturité sexuelle à 2 ans. La durée de vie est de 40 ans en captivité.
Les ânes sauvages africains ont un arrangement social fluide et forment souvent des agrégations temporaires d'un ou des deux sexes, qui ne durent pas plus de quelques mois et peuvent contenir jusqu'à 50 individus. Cependant, les mâles adultes tendent à occuper de vastes territoires souvent situés autour d'un point d'eau. Ceux-ci leur permettent d'accéder aux femelles réceptives qui traversent la zone. D'autres mâles forment des groupes de célibataires et les femelles peuvent se regrouper avec d'autres femelles ou avec leur propre progéniture.
Cet âne peut courir rapidement, presque aussi vite qu'un cheval. Cependant, contrairement à la plupart des mammifères à sabots, leur tendance est de ne pas fuir tout de suite une situation potentiellement dangereuse, mais d'observer d'abord avant de décider quoi faire. Quand ils en ont besoin, ils peuvent se défendre avec des coups de pied à la fois de leurs pattes avant et arrière.
MENACES
L'âne sauvage africain a longtemps été capturé pour la domestication et ceci, combiné au croisement entre les animaux domestiques et sauvages, a provoqué une baisse conséquente du nombre d'individus. Aujourd'hui, il ne reste plus que quelques centaines de spécimens dans la nature et l'espèce est menacée d'extinction. Cet animal est chassé pour la nourriture et pour la médecine traditionnelle en Éthiopie et en Somalie. La concurrence avec le bétail domestique pour la nourriture et l'accès restreint en eau causées par le développement agricole constituent des menaces supplémentaires pour la survie de cette espèce.
Il resterait moins de 600 ânes sauvages africains dont 200 en Éthiopie et 400 en Érythrée, avec des populations négligeables, voire éteintes, en Somalie, Égypte, Soudan et Djibouti, sans compter les animaux élevés dans les zoos. L'IUCN considère cette estimation comme très hypothétique, le nombre d'ânes réellement observés étant bien inférieur.
CONSERVATION
L'âne sauvage d'Afrique est une espèce en grand danger d'extinction. Il est classé dans la catégorie En danger critique d'extinction (CR) sur la Liste rouge de l'IUCN et inscrit en Annexe I de la CITES.
Cet âne sauvage est légalement protégé dans les pays où il se trouve actuellement, bien que ces mesures s'avèrent souvent difficiles à appliquer. Des mesures de protection plus efficaces doivent être adoptées pour améliorer le statut de cette espèce. Une population protégée de l'âne sauvage somalien existe dans la réserve naturelle de Yotvata Hai-Bar (Réserve de faune sauvage) en Israël, au nord d'Elat. Cette réserve a été créée en 1968 en vue de soutenir les populations d'espèces désertiques en voie de disparition. Les populations de chevaux et d'ânes sont assez résistantes, et si l'espèce est correctement protégée, elle pourrait bien se remettre de son niveau actuel.
Il y a environ 150 ânes sauvages somaliens vivant dans les zoos autour du globe, dont 36 sont nés au zoo de Bâle, où le programme d'élevage de cette espèce a commencé avec les premiers ânes sauvages somaliens de Bâle en 1970 et la première naissance en 1972.
SOUS-ESPÈCES
Selon la classification actuelle, l'ITIS reconnaît deux sous-espèces d'âne sauvage d'Afrique :
- Equus africanus africanus
- Equus africanus somaliensis
SAVIEZ-VOUS QUE ?
* L'âne sauvage d'Afrique est l'ancêtre de l'âne domestique. Au XVIe siècle, les espagnols ont ramené des ânes sauvages d'Afrique domestiqués dans le Sud-Ouest des États-Unis. Les descendants de ces animaux, mieux connus sous le nom de "burros", errent encore dans le Sud-Ouest.
* L'âne sauvage africain peut survivre à une perte d'eau allant jusqu'à 30 % de son poids corporel et boire suffisamment d'eau pour le remplacer en moins de 5 minutes.
* Le croisement avec l'âne domestique est une menace sérieuse pour l'âne sauvage africain.