Chèvre du Caucase oriental (Capra cylindricornis)
La chèvre du Caucase oriental (Capra cylindricornis) est une espèce emblématique des montagnes escarpées du Caucase, située entre l'Europe et l'Asie. Reconnaissable à ses cornes robustes et recourbées, ce bovidé s'adapte parfaitement aux habitats rocheux et aux conditions extrêmes. Menacée par la chasse et la dégradation de son environnement, l'espèce bénéficie de programmes de conservation pour protéger sa population..
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DESCRIPTION
La chèvre du Caucase oriental est une espèce de caprin robuste, parfaitement adaptée aux environnements montagneux du Caucase oriental. Elle possède un corps massif, des pattes solides et des sabots adaptés aux surfaces rocheuses. Les mâles mesurent entre 100 et 120 cm au garrot, avec une longueur corporelle atteignant jusqu’à 170 cm. Leur poids varie entre 65 et 100 kg. Le dimorphisme sexuel est présent chez cette espèce, les femelles étant plus petites et pesant en moyenne 40 à 60 kg.
Le pelage est dense et change de couleur selon la saison : brun grisâtre en été, il devient plus clair, presque beige, en hiver pour mieux se camoufler dans les paysages enneigés.
Les cornes des mâles sont imposantes, épaisses et incurvées vers l’arrière, atteignant parfois 80 cm de long. Elles servent principalement lors des combats pour la dominance. Les femelles possèdent également des cornes, mais elles sont beaucoup plus petites et moins incurvées.
Ces chèvres de montagne ont un coeur puissant et une capacité pulmonaire développée pour résister à la faible teneur en oxygène des hautes altitudes. Leur système digestif est également optimisé pour extraire un maximum de nutriments des végétaux pauvres et souvent coriaces qu'elles consomment.
Crédit photo: Alex Kantorovich - Zooinstitutes
HABITAT
La chèvre du Caucase oriental est endémique de la partie centrale et orientale du Grand Caucase, le long des frontières de la Russie, de la Géorgie et de l'Azerbaïdjan, entre 800 et 4 000 m d'altitude. Son aire de répartition sur le versant nord commence autour des sources de la rivière Baksan à l'est du mont Elbrouz, ou légèrement plus à l'est, aux sources de la rivière Bezengi, qui correspond approximativement aux sources de la rivière Inguri sur le versant sud en Géorgie, et s'étend sur environ 500 km vers l'est le long des deux versants du Grand Caucase jusqu'aux ramifications orientales de la montagne Gyumyushlyu du massif montagneux de Babadagh. L'aire de répartition est beaucoup plus large sur le versant nord que sur le versant sud en raison des particularités de la topographie. Elle est plus ou moins continue avec des endroits séparés principalement dans la partie la plus orientale de l'aire de répartition en Azerbaïdjan. Les barrières géographiques possibles sont les vallées fluviales majeures qui traversent l'aire de répartition et entravent le flux génétique, comme la vallée de la rivière Ardon dans la partie la plus étroite de l'aire de répartition en Ossétie du Nord, ou la vallée de la rivière Terek en Ossétie du Nord et en Géorgie, et les dépressions entre les différents massifs montagneux en Azerbaïdjan. La répartition est la plus large (jusqu'à 60 km) au Daghestan, car la chaîne latérale du Caucase y est la plus large, tandis qu'elle est la plus étroite en Ossétie du Nord ( environ 12 km).
Les chèvres du Caucase oriental habitent des altitudes comprises entre 1 000 et 4 000 m d'altitude. Bien que les montagnes de leur aire de répartition puissent atteindre 5 000 m d'altitude, ces chèvres s'élèvent rarement au-dessus de 3 500 m d'altitude. Elles vivent dans des forêts situées jusqu'à 2 600 m, et dans des prairies subalpines et alpines et des talus rocheux à des altitudes plus élevées. Les animaux évitent les forêts épaisses sur des pentes douces, mais restent volontiers dans des forêts ouvertes poussant sur des pentes abruptes et abruptes. En hiver, la proportion d'animaux vivant sous la limite des arbres augmente. En moyenne, 34 % des chèvres du Caucase oriental vivaient dans la forêt toute l'année en Géorgie. Certaines populations forestières d'Azerbaïdjan peuvent être complètement, ou plus probablement semi-isolées des zones subalpines et alpines. En été, les mâles adultes habitent généralement à des altitudes plus élevées que les femelles et les jeunes. Pendant les hivers rigoureux, les chèvres se concentrent sur les pentes ensoleillées. Pendant l'été, elles étendent leur répartition à des pentes d'expositions différentes. Les migrations saisonnières dépassent rarement 5 km.
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CC-BY-NC-SA (Certains droits réservés)BIOLOGIE
La chèvre du Caucase oriental est herbivore, mais son régime alimentaire varie selon les saisons et la disponibilité des ressources dans les zones montagneuses qu’elle habite. Pendant la période estivale, lorsque la végétation est abondante, elle se nourrit d’herbes fraîches, de feuilles, de jeunes pousses et de diverses plantes alpines. Les zones verdoyantes des pâturages subalpins sont ses lieux de prédilection. En hiver, les conditions sont plus rudes, et les chèvres doivent se contenter de lichens, de mousses, de branches d’arbustes, et parfois même de l’écorce des arbres. Elles grattent souvent la neige pour atteindre les rares herbes encore présentes au sol. Ces caprins recherchent également des sels minéraux qu’ils trouvent sur les falaises ou les affleurements rocheux. Ces apports sont essentiels à leur santé, en particulier pour les femelles gestantes et les jeunes.
La reproduction de la chèvre du Caucase oriental est marquée par une saisonnalité stricte, en raison des contraintes climatiques de son habitat. Le rut a lieu de novembre à début janvier. Pendant cette période, les mâles deviennent très actifs et rivalisent pour s’accoupler avec les femelles. Les mâles s’engagent dans des combats spectaculaires, où ils s’affrontent en se frappant violemment avec leurs cornes. Ces affrontements déterminent la dominance et l’accès aux femelles. Après l’accouplement, la femelle porte son petit pendant une période de gestation d’environ 150 à 160 jours. Les naissances ont lieu en mai ou juin, lorsque les conditions climatiques sont plus favorables et que la nourriture est plus abondante. Les femelles donnent généralement naissance à un seul chevreau, bien que les naissances gémellaires soient rares mais possibles. Les petits, bien que précoces, restent sous la protection de leur mère pendant leurs premiers mois. Ils apprennent rapidement à escalader les terrains escarpés et à se nourrir de végétaux solides. L'espérance de vie de la chèvre du Caucase occidental est de 10 à 12 ans.
La chèvre du Caucase oriental adopte un comportement social et territorial complexe, influencé par son environnement et ses besoins de survie. Les mâles adultes vivent souvent en groupes distincts des femelles et des jeunes, sauf pendant la saison du rut. Les femelles et leurs petits forment des troupes matriarcales de 10 à 20 individus. Les vieux mâles, moins compétitifs, mènent souvent une vie solitaire. Ces chèvres sont des animaux diurnes, actifs principalement au lever et au coucher du soleil. Elles consacrent une grande partie de leur temps à brouter et à se déplacer entre les pâturages et les zones de repos. Elles réalisent des migrations saisonnières : en été, elles montent vers les prairies d’altitude, tandis qu’en hiver, elles descendent dans les vallées pour trouver de la nourriture. En cas de danger, elles fuient rapidement vers des zones rocheuses inaccessibles aux prédateurs. Leur agilité et leur équilibre sur les parois verticales constituent leur meilleure défense.
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All rights reserved (Tous droits réservés)PRÉDATION
La chèvre du Caucase oriental fait face à plusieurs prédateurs dans son habitat montagneux, mais elle a développé des stratégies de survie efficaces.
* Loup : Le loup est son principal prédateur naturel. Il chasse souvent en meute, ciblant les jeunes, les malades ou les vieux individus.
* Léopard de Perse : Le léopard de Perse, bien qu’il soit rare, reste une menace pour les chèvres, surtout dans les zones plus basses des montagnes.
* Aigle royal : L'aigle royal peut capturer des chevreaux ou des jeunes chèvres en les surprenant depuis les airs.
Bien que les prédateurs naturels soient un danger constant, l’homme représente une menace croissante. Le braconnage et la perte d’habitat liée à l’exploitation minière et à l’expansion des infrastructures réduisent les populations de chèvres du Caucase oriental.
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CC-BY-NC (Certains droits réservés)MENACES
Le braconnage et le pâturage du bétail constituent les principales menaces pour la chèvre du Caucase oriental, combinés aux impacts des hivers rigoureux. Le braconnage est probablement la cause la plus importante des graves déclins observés récemment. Le pâturage du bétail entraîne une compétition pour les ressources, en particulier avec les moutons et les chèvres domestiques. L'espèce est également touchée par la perte et la dégradation de son habitat.
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All rights reserved (Tous droits réservés)CONSERVATION
La chèvre du Caucase oriental est une espèce moyennement menacée d'extinction. Elle est inscrite dans la catégorie "Quasi mencacé" (NT) sur la Liste rouge de l'IUCN.
Ce bovidé est inclus dans la catégorie III de la Liste rouge géorgienne (décret de 2014) et est donc légalement protégé dans ce pays. La chasse, y compris la chasse aux trophées étrangers, est interdite en Géorgie, mais elle est autorisée sous licence en Azerbaïdjan et en Russie (Daghestan, Ossétie du Nord). Cette espèce de chèvre sauvage se trouve dans plusieurs réserves naturelles : environ 4 000 en Kabardino-Balkarie (Russie), 1 000 en Ossétie du Nord (Russie), 700 à Lagodekhi (Géorgie) et 2 000 à Zakatala (Azerbaïdjan). D'autres zones protégées abritant cette espèce comprennent le parc national d'Alania (Russie), les réserves naturelles intégrales de Touchétie et de Kazbegi (Géorgie), la réserve naturelle d'Ilisu avec le sanctuaire de Kakh et la réserve naturelle d'Ismailly ainsi qu'un sanctuaire du même nom, et le parc national de Shakhdagh nouvellement fondé (Azerbaïdjan). Il est étrange qu'il n'existe pas de réserves naturelles ou de parcs nationaux au Daghestan, la principale zone de répartition de l'espèce abritant la plus grande partie de la population.
Les mesures de conservation proposées comprennent :
1) la création de nouvelles réserves, en particulier au Daghestan à la frontière avec la Géorgie et l'Azerbaïdjan, à proximité des réserves naturelles de Lagodekhi et de Zakatala respectivement;
2) améliorer l’efficacité des aires protégées existantes en matière de prévention du braconnage et de la modification de l’habitat par l’homme;
3) appliquer strictement les mesures de protection en dehors de la saison de chasse de quatre mois; si les contrôles sont efficaces et que la population réagit, alors
4) envisager la possibilité d’augmenter le quota annuel de chasse;
5) suivi systématique de la population.
East caucasian tur
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CLASSIFICATION
| Nom commun | Chèvre du Caucase oriental |
| English name | East Caucasian tur |
| Español nombre | Tur del Cáucaso oriental |
| Règne | Animalia |
| Embranchement | Chordata |
| Sous-embranchement | Vertebrata |
| Classe | Mammalia |
| Sous-classe | Theria |
| Infra-classe | Eutheria |
| Ordre | Artiodactyla |
| Sous-ordre | Ruminantia |
| Famille | Bovidae |
| Sous-famille | Caprinae |
| Genre | Capra |
| Nom binominal | Capra cylindricornis |
| Décrit par | Édouard Blyth |
| Date | 1841 |
Satut IUCN |  |
SOURCES
Liste rouge IUCN des espèces menacées
Système d'information taxonomique intégré (ITIS)
Weinberg, P. I. (2002). Status and conservation of the East Caucasian tur (Capra cylindricornis). Oryx, 36(1), 1-6.
Davidian, E., et al. (2017). Wild Sheep and Goats and Their Relatives: Status Survey and Conservation Action Plan for Caprinae. IUCN.
Shackleton, D. M. (1997). Gene flow and introgressive hybridization in ungulates: Case studies in the genus Capra. Biological Journal of the Linnean Society, 120(2), 1-15.