Le céphalophe d'Ader (Cephalophus adersi) est une antilopeLes antilopes appartenant à la famille des bovidésLes bovidés (Bovidae). Ce petit céphalopheLes céphalophes vit principalement dans les zones forestières de Zanzibar et du Kenya. Cette espèce a été réévaluée en 2016 sur la Liste rougeListe rouge IUCN des espèces menacées dans la catégorie Vulnérable (VUVulnérable (VU)) en raison de la découverte récente de grandes populations dans le complexe forestier de Boni-Dodori, au nord du Kenya. La population mondiale du céphalophe d'Ader est désormais estimée à environ 20 000 individus (14 000 individus matures).
Le céphalophe d'Ader est un petit mammifèreongulé mesurant de 66 à 72 cm de long, entre 30 et 32 cm de haut pour un poids allant de 6,5 à 12 kg. La queue mesure entre 9 et 12 cm. Mâles et femelles sont similaires en taille et en apparence, et les deux sexes possèdent des cornes courtes pointant vers l'arrière. Elles mesurent environ 6 m de long. Celles des mâles peuvent être un peu plus longues que celles des femelles.
Comme chez les autres céphalophes, la forme du corps est parfaitement adaptée pour un déplacement facile en sous-bois dense. L'animal est petit et trapu, avec un dos courbé, les jambes courtes (les pattes avant sont légèrement plus courtes), et des sabots pointus comportant un large arrondi. Le museau est pointu, avec un front plat sur le nez, une bouche large, et des glandes pré orbitales sous les yeux.
Le pelage est doux et soyeux, de couleur fauve et devenant plus gris sur le cou. Des taches blanches sont visibles sur les jambes. Ce qui le distingue des autres espèces du genre Cephalophus c'est la large bande blanche sur la croupe qui se confond avec les parties inférieures plus pâles. On distingue également un point noir et blanc au-dessus de chaque sabot. La queue est relativement courte, avec une touffe blanche à l'extrémité. Le sommet de la tête porte également une crête de poils de couleur rouge.
Le céphalophe d'Ader peut être confondu avec le suni de Zanzibar (Neotragus moschatus) ou le céphalophe de Harvey (Cephalophus natalensis harveyi) qui sont similaires en taille et en couleur. Toutefois, ces deux espèces n'ont pas la bande blanche caractéristique sur la croupe.
HABITAT
Le céphalophe d'Ader vit principalement dans l'île de Zanzibar au large de la côte de la Tanzanie, et dans de petites zones le long de la côte du Kenya. Au Kenya, il semblait très répandu au nord de Mombasa, se produisant presque jusqu'à la frontière somalienne, mais on sait maintenant qu'il ne vit plus que dans la forêt Arabuko-Sokoke et réserve forestière nationale Dodori. Autrefois, ce céphalophe vivait également dans les îles Funzi et au large des côtes de Pemba en Tanzanie, mais il est aujourd'hui éteint dans ces régions. En 2000, un petit nombre de céphalophes d'Ader ont été repérés dans l'île de Chumbe, au large de la côte de Zanzibar.
Sur Zanzibar, le céphalophe d'Ader vit principalement dans les forêts côtières et les terres boisées et de plus en plus sur des affleurements de corail connus sous le nom de corail chiffon. En Arabuko Sokoke (Kenya), l'espèce se rencontre couramment dans les zones côtières et les taillis de Cynometra.
Sur le continent, le céphalophe d'Ader est sympatrique avec le céphalophe de Harvey et à Zanzibar avec le suni de Zanzibar, mais on ne sait rien au sujet de leur séparation écologique.
BIOLOGIE
Le céphalophe d'Ader est plus actif la journée où il recherche sa nourriture composée de feuilles, de graines, de bourgeons et de fruits. Pour ces derniers, il suit les troupes de singes pour récolter les fruits qu'ils laissent tomber. Si certaines espèces de céphalophes sont connues pour se nourrir également d'insectes et de petits vertébrés, mais on ignore si c'est également vrai pour le céphalophe d'Ader. Dans l'île de Zanzibar, cette espèce habite dans des zones sèches et sans eau et elle semble être en mesure de survivre durant de longues périodes sans boire.
On en sait très peu sur les habitudes de reproduction de cette espèce. Les grossesses se produisent entre juin et novembre où un seul petit est mis au monde, mais on ne sait pas si le céphalophe d'Ader peut se reproduire toute l'année.
Le céphalophe d'Ader est une espèce discrète, alerte et sensible aux sons. Essentiellement diurne, il est rarement observé actif la nuit. Il est généralement solitaire ou peut parfois être vu en petits groupes de deux ou trois individus. Les seuls prédateurs naturels connus (à part l'homme) sont le léopard et le python.
MENACES
Le céphalophe d'Ader est une espèce rare qui semble avoir subi un déclin drastique. En 1982, la population de Zanzibar était estimée à environ 5 000 individus et, en 1999, il n'en restait plus que 640. L'espèce est maintenant limitée à quelques parcelles de forêt dans le Sud et l'Est de l'île, où moins de 300 peuvent maintenant survivre.
Il est possible que ce déclin se poursuive dans la mesure où son habitat continue à être dégradé et que le braconnage persiste. La déforestation et la dégradation des forêts ont conduit à une fragmentation importante de l'habitat des céphalophes. Malheureusement, la collecte de bois de chauffage reste l'une des rares sources de revenus pour les Autochtones. Une autre menace supplémentaire provenant de la présence de chiens sauvages pourrait détruire une population introduite dans l'île de Funzi.
En Arabuko-Sokoke au Kenya, la population de céphalophes d'Ader semble être encore plus proche de l'extinction, des enquêtes récentes n'en ayant compté qu'un petit nombre. Dans cette région, la chasse et le piégeage sont des pratiques encore très communes dans la forêt. Cette zone est l'un des derniers bastions importants de la forêt de plaines sur la côte d'Afrique de l'Est, mais reste vulnérable à la déforestation, et est sous la pression croissante d'une population en forte croissance.
CONSERVATION
Le céphalophe d'Ader est considéré comme une espèce menacée. Il est inscrit dans la catégorie Vulnérable (VU) sur la Liste rouge de l'IUCN.
Le céphalophe d'Ader est une espèce protégée au Kenya ainsi qu'à Zanzibar, bien que la loi soit souvent mal appliquée. Un plan de rétablissement de l'espèce est en place sur Zanzibar, avec des recommandations, telles que l'amélioration du statut protégé, le développement d'une nouvelle et plus grande zone de conservation, d'une politique anti-chasse stricte, de programmes d'éducation pour la conservation, la surveillance continue de la population, et d'autres recherches sur son comportement et son écologie.
Un plan de conservation a également été proposé pour le Kenya. En 2000, cinq spécimens ont été introduits dans une zone bien protégée de l'île privée de Chumbe, où une femelle était déjà présente. Néanmoins, le succès de ce programme doit être surveillé. La possibilité d'un programme de reproduction en captivité est à l'étude, tandis que l'utilisation de la chasse au trophée comme un outil de conservation a été suggérée, mais est controversée.