L'antilope pygmée de Bates est l'un des plus petits ongulés d'Afrique de l'Est. Sa petite taille combinée avec sa fourrure en fait un animal discret lorsqu'elle se déplace dans son habitat boisée. Elle mesure de 50 à 57 cm de long du début du museau jusqu'à la base de la queue, de 24 à 33 cm de haut pour un poids allant de 2 à 3 kg. La queue mesure de 4,5 à 8 cm de long. Les mâles sont généralement plus grands que les femelles.
Sa fourrure brillante est brun acajou sur les parties supérieures et la partie ventrale est blanche, tandis que la queue est brun foncé. Les seuls détails distinctifs dans sa coloration sont les taches noires et blanches sur les oreilles, et la large bande blanche sur la gorge. Ses cornes sont généralement de couleur brun ou fauve et mesurent entre 3,8 et 5 cm de long.
La forme élancée du corps de l'antilope pygmée de Bates, avec ses longues pattes postérieures puissantes, son dos voûté et son cou court sont bien adaptés pour se déplacer rapidement à travers la végétation épaisse.
HABITAT
L'antilope pygmée de Bates se produit dans trois régions séparées en Afrique occidentale et centrale. On la rencontre notamment au sud-est du Nigeria, au sud du Cameroun, au sud-ouest de la République centrafricaine, au Gabon, en République du Congo, au nord-est de la République démocratique du Congo et au sud-ouest de l'Ouganda.
Cette petite antilope occupe les forêts de plaines où elle favorise les zones de couverture dense, tels que les sous-bois denses le long des rivières et les zones de chute d'arbre. Elle peut également être observée le long des routes, les jardins de village, les plantations, et dans la forêt qui se régénère après la culture ou l'exploitation forestière. Elle est particulièrement fréquente dans les plantations de cacaos.
ÉCOLOGIE
L'antilope pygmée de Bates est un mammifèreherbivore dont le régime alimentaire se compose de feuilles, de bourgeons, de jeunes pousses, de champignons et une infime quantité de graminées et d'herbes. Elle mange aussi les cultures de l'alimentation humaine, comme les arachides, dans les zones où l'homme a empiété sur son habitat naturel.
La période de reproduction de l'antilope pygmée de Bates se déroule en début et fin des saisons sèches et humides. Après une période de gestation de 180 jours, la femelle met au monde un seul petit qui pèse entre 1,6 et 2,4 kg. Les mâles atteignent leur maturité sexuelle entre l'âge de 8 et 18 mois, alors que les femelles l'atteignent à environ 16 mois.
L'antilope pygmée de Bates est une espèce essentiellement solitaire. Un territoire typique mesure de deux à quatre hectares, celui du mâle englobant généralement celui de deux femelles. Les mâles sont territoriaux et marquer leur territoire avec des sécrétions provenant de leurs glandes pré orbitales. Les femelles sont plus amicales et vivent parfois en petits groupes.
MENACES
Bien que l'antilope pygmée de Bates soit chassée pour sa viande, elle n'est actuellement pas considérée comme menacée. Toutefois, si la population humaine augmentait soudainement, alors cette espèce pourrait se trouver soumise à des niveaux de chasse et de destruction de la forêt auxquels elle ne peut pas résister facilement. Cette antilope n'est actuellement pas chassée pour sa viande, bien que les agriculteurs la tue encore pour la manger de manière locale. Sa survie à long terme peut néanmoins devenir de plus en plus dépendante des aires protégées.
STATUT ET CONSERVATION
L'antilope pygmée de Bates n'est pas considérée comme une espèce menacée. Elle est inscrite dans la catégorie Préoccupation mineure (LC) sur la Liste rouge de l'IUCN.
Sa capacité à occuper les jardins, les plantations et autres zones perturbées montrent que cette antilope n'est pas susceptible d'être grandement affectée par la dégradation de son habitat qui pourrait nuire à d’autres espèces forestières. Cependant, les zones protégées peuvent encore jouer un rôle vital pour l'avenir de cette espèce, en particulier si les populations humaines se développent rapidement. Actuellement, l'antilope pygmée de Bates se produit dans un certain nombre de parcs nationaux, comme au Cameroun, en Guinée équatoriale, en république centrafricaine, au Gabon, en Ouganda et en République démocratique du Congo.