Le requin-scie à long nez (Pristiophorus cirratus) est une espèce de requin appartenant à la famille des Pristiophoridae. Ce poisson forme le genre Pristiophorus avec trois autres espèces de requins-scies. Le requin-scie à long nez est une espèce endémique des eaux australiennes.
Le requin-scie à long nez est un requin de petite taille mesurant environ 1,40 m de long. Son corps est très allongé et légèrement aplati. Il est de couleur beige ou jaunâtre avec des bandes plus sombres. La face ventrale est de couleur blanche ou grise.
La tête est prolongée d’un rostre spectaculaire armé de denticules transversaux acérés. Ce rostre mesure environ 30 % de la longueur totale de ce poisson. Le long de cet appendice on peut également apercevoir une paire de longs barbillons souples qui lui permettent de fouiller les sédiments. C'est près de ces barbillons que se trouvent les ampoules de Lorenzini qui lui permettent de détecter les champs électriques. De petite taille, la bouche est étroite et les dents sont à cupide unique.
Le requin-scie à long nez est doté de deux nageoires dorsales dont la seconde est plus petite que la première. On observera également l'absence de nageoire anale chez cette espèce. De chaque côté de la tête sont présente cinq fentes branchiales.
HABITAT
Le requin-scie à long nez est une espèce endémique aux eaux australiennes. On le retrouve de la baie de Jurien en Australie-Occidentale jusqu'en Nouvelle-Galles du Sud, y compris en Tasmanie. Il a également été rapporté qu'il serait présent aux Philippines.
Le requin-scie à long nez préfère une variété d’habitats marins comprenant la haute mer et les régions côtières. Il vit en général dans les profondeurs en-dessous de 40 m et peut descendre jusqu'à 310 m de profondeur. La plus forte concentration de ce requin se trouve dans le détroit de Bass, un bras de mer qui sépare le continent australien, plus particulièrement l'État de Victoria, de la Tasmanie.
ALIMENTATION
Le requin-scie à long nez se nourrit principalement de poissons osseux, y compris des espèces de la famille des poissons cornet. Il mange également des crevettes, de petits calmars et divers crustacés.
Lorsqu'il se met en chasse, le requin-scie à long nez utilise les barbillons et son rostre pour détecter les proies sur les fonds océaniques. Pour immobiliser ses proies, il les frappe avec le côté de son museau qui est garni de petits denticules pointus.
REPRODUCTION
Le requin-scie à long nez est un animal ovovivipare. Il se reproduit de façon saisonnière une fois tous les deux ans, et la plupart ont lieu dans les zones côtières. Après une période de gestation d'environ 12 mois, la femelle met au monde une portée d'environ 10 bébés en moyenne. Le nombre de jeunes varie de 3 à 22 selon les cas.
À la naissance, un bébé mesure environ 38 cm de long. La durée exacte de l'investissement parental est encore inconnue. Le requin-scie à long nez peut vivre jusqu'à l'âge de 15 ans, ce qui est peu comparativement à d'autres espèces de requins. Néanmoins, ce handicap est comblé par un taux de reproduction élevé parmi les Chondrichthyes.
COMPORTEMENT
Le requin-scie à long nez est une espèce aux moeurs discrètes. C'est également un requin actif la nuit ce qui le rend difficile à observer. On sait néanmoins qu'il vit en groupe et qu'il est sédentaire.
PRÉDATEURS
Le requin-scie à long nez doit particulièrement se méfier des grands requins. Pour se camoufler, ses couleurs sont pour lui la meilleure des armes. Ses taches grises et brunes brouillées l’aident à se mélanger avec le fond océanique.
Le plus grand prédateur du requin-scie à long nez reste néanmoins l'homme. À cause de la pêche industrielle, les populations ont été sévèrement endommagées.
MENACES
Le requin-scie à long nez est menacé à différents degrés par la pêche industrielle. Les captures accidentelles dans les filets maillants sont également nombreuses. En 2002, le nombre de prise correspondait à près de 7 % des prises totales en Australie du sud.
CONSERVATION
Des efforts efficaces ont été faits pour protéger le requin-scie à long nez. La pêche professionnelle a été réduite. En outre, un bout droit de trois milles des eaux victoriennes a été clôturé à toute la pêche de requin, ce qui fournit un certain habitat sûr pour les requins-scies. La Liste rouge des espèces menacées de l'IUCN répertorie l'espèce dans la catégorie Préoccupation mineure (LC)