Le raphicère du Cap est un animal plutôt trapu mesurant entre 45 et 55 cm de hauteur à l'épaule pour un poids d'environ 10 kg. La queue mesure en moyenne 5,5 cm de long. Seuls les mâles disposent d’une paire de cornes. Celles-ci sont droites, pointues et mesurent entre 6,5 et 13 cm.
Le pelage de cette antilope est brun rougeâtre, parsemé de poils blancs qui lui donnent un aspect grisonnant. Sur le cou et les flancs, les poils blancs sont moins nombreux et les parties inférieures ont une nuance plus légère de brun. Un marquage sombre en forme de Y est visible partant du front jusqu'à la nuque. Les oreilles sont grandes comportant des rayures blanches radiales à l'intérieur.
Le raphicère du Cap ressemble beaucoup au raphicère de Sharpe (Raphicerus sharpei) qui vit en Afrique de l'Est. Une caractéristique subtile le distingue néanmoins de ce dernier, car le raphicère du Cap est doté d'une paire de "faux" sabots au-dessus des sabots latéraux.
HABITAT
Le raphicère du Cap est une espèce endémique à l'Afrique du Sud, où il est largement confiné à la région floristique du Cap. Il reste répandu et localement commun dans son aire de répartition historique dans les provinces du Cap occidental et du Cap oriental. L'espèce est commune localement dans les fourrés, les zones arbustives et le biome de fynbos. Une végétation dense est une exigence importante pour cet animal. Sa présence dans les prairies de hautes altitudes au nord-est du Cap est conditionnelle à la proximité de fragments de forêts et de massifs de brousse, mais peut également utiliser les hautes herbes pour s'abriter. Ce bovidé entre également dans les domaines développés comme les vignobles et les zones agricoles. Les agriculteurs l'accusent d'ailleurs, tout comme le céphalophe de Grimm (Sylvicapra grimmia), de causer d'importants dégâts sur les jeunes pousses dans les plantations de thé dans le Cederberg.
ALIMENTATION
Le raphicère du Cap est un mammifèreherbivore dont le régime alimentaire se compose d'herbes et de feuillages. Dans les plantations, il se nourrit de jeunes pousses et de fruits. Selon une étude, près de 70 % de l'alimentation du raphicère du Cap se compose de feuillages et de fruits, et seulement de 30 % d'herbes. Cette antilope aime se désaltérer lorsque l'eau est disponible, mais peut parfaitement tirer toute l'hydratation nécessaire à sa survie dans sa nourriture.
REPRODUCTION
Le raphicère du Cap peut se reproduire tout au long de l'année. On note néanmoins un pic des naissances entre septembre et décembre. Après une période de gestation d'environ 7 mois, la femelle donne naissance à un seul petit pesant 1,5 kg environ. Le jeune commence à se nourrir de végétation au bout de 2 semaines, mais continue à téter sa mère jusqu'au sevrage à l'âge de 3 mois. Les autres détails sur la reproduction (maturité sexuelle, longévité...) n'ont pas encore été observés, mais sont présumés être similaires à ceux du steenbok.
COMPORTEMENT
Le raphicère du Cap est un animal solitaire. On le rencontre en couple uniquement pendant la reproduction. Les rares interactions entre congénères ne se produisent qu'en période de reproduction, une femelle accompagnée de son petit ou encore dans les endroits où l'alimentation abonde. Dans ce dernier cas, chaque individu garde son propre domaine vital et peut tolérer la présence d'un autre. Mais dans ce genre de cas, il évite toujours tout contact physique en gardant plusieurs mètres de distance. Ce bovidé est territorial et marque son domaine de plusieurs façons avec l'urine, les excréments et le parfum provenant de ses glandes pré orbitales. En outre, les mâles défendent farouchement leur territoire contre tout rival.
Le raphicère du Cap est principalement nocturne s'appuyant sur l'odorat, l'ouïe et le toucher pour se déplacer dans la végétation dense en toute sécurité et efficacement dans la nuit. Pendant la journée, il se repose, mais peut parfois être actif en début de matinée ou en fin d'après-midi lorsqu'il est loin de toute perturbation humaine. L'animal étant solitaire, il dépend entièrement de sa propre ruse et c'est un expert pour éviter la détection et se soustraire du danger. Lorsqu'une menace est perçue, plutôt que de courir, il se cache en restant immobile dans la végétation et ne s'enfuira qu'au dernier moment. S'il est pourchassé, il court en zigzaguant rapidement, ce qui le rend extrêmement difficile à attraper.
PRÉDATEURS
En raison de sa petite taille, le raphicère du Cap est une proie convoitée par de nombreux prédateurs tels que les léopards, les chacals, les aigles couronnées, les pythons et bien sûr l'homme qui reste son pire ennemi.
Les principales techniques de cette antilope pour échapper à la prédation consistent entre autres à se figer dans la végétation épaisse dans l'espoir de passer inaperçu, de courir en zigzaguant rapidement ou encore de se cacher dans un trou comme ceux qui sont creusés par les oryctéropes.
MENACES
Il n'y a pas de menaces majeures pesant sur le raphicère du Cap. Des déclins localisés ont néanmoins été observés en raison de l’empiétement de l'homme dans son habitat et la perte de végétations denses dans certaines zones. Certains de ces déclins locaux ont été confirmés dans certaines régions comme au parc national Addo Eléphant où le nombre croissant d'éléphants a ouvert ou détruit les végétations denses dont a besoin ce bovidé pour s'abriter.
CONSERVATION
Le raphicère du Cap n'est actuellement pas considéré comme une espèce menacée. Il est inscrit dans la catégorie Préoccupation mineure (LC) sur la Liste rouge de l'IUCN et n'a aucun statut spécifique aux annexes de la CITES.
L'espèce est protégée dans la majorité des régions où elle réside. Ce bovidé est présent dans plusieurs parcs nationaux, réserves forestières et terres privées.