Le petit koudou est un magnifique ongulé mesurant entre 1,10 et 1,75 m de long, de 90 à 110 cm de hauteur à l'épaule, pour un poids allant de 55 à 100 kg. Les cornes, présentes uniquement chez les mâles, sont en spirale et mesure entre 60 et 90 cm. Le dimorphisme sexuel est présent chez cette espèce, les mâles étant plus grands et plus lourds que les femelles.
Le petit koudou est une antilope très élancée, fine et haute sur pattes, mais plus petite que son cousin le grand koudou et elle ne dispose pas de barbe sous le cou.
Le pelage est brun rougeâtre chez les femelles et gris chez les mâles avec un ventre blanc. Le corps comporte entre 11 et 15 rayures blanches et des points clairs parsèment le cou où deux taches blanches y sont visibles. Les jeunes sont encore plus rouges que les femelles, mais la couleur des mâles vire au gris entre 1,5 à 2 ans. Le visage est distinctif avec une bande noire partant de chaque œil jusqu'au nez, et le chevron blanc est incomplet entre les yeux. Les jambes sont fauves, avec des taches blanches au-dessus des sabots. Les taches blanches sont également visibles sur la gorge et la poitrine, avec une bande noire centrale.
HABITAT
Le petit koudou occupe les zones semi-arides du nord-est de l'Afrique, notamment en Somalie, en Éthiopie, au sud-ouest, à l'extrême sud-est du Soudan, l'extrême nord de l'Ouganda, au Kenya et en Tanzanie. Il est éteint à Djibouti. L'ancienne occurrence présumée de cette espèce en Arabie Saoudite est basée sur deux paires de cornes trouvées en Arabie et au sud du Yémen. Aucun animal vivant n'a jamais été signalé de la région, et la véritable origine de ces spécimens reste encore douteuse.
Le petit koudou vit dans les zones sèches, évitant généralement les espaces ouverts et l'herbe haute. Il a été enregistré à environ 1 740 m d'altitude près du mont Kilimandjaro. L'espèce aime les zones où l'on trouve des acacias et des brousses denses. Ne possédant pas de territoires propres, ce bovidé vit dans un domaine vital mesurant environ 200 hectares.
ALIMENTATION
Le petit koudou est un mammifèreherbivorephytophage et opportuniste. Son régime alimentaire se compose de feuillages, de jeunes pousses, de bourgeons, de tubercules, de fruits, de racines et d'herbes. S'il boit régulièrement, ce bovidé peut néanmoins se passer d'eau pendant de longues périodes. Dans le parc national de Tsavo en Afrique de l'Est, le petit koudou consomme 118 espèces différentes de plantes.
REPRODUCTION
Le petit koudou est une espèce assez solitaire. Les jeunes mâles restent avec leur mère pendant seulement 1,5 à 2 ans, puis se déplacent seuls ou en petits groupes. Les jeunes femelles forment de petits groupes avec leur mère, les frères et sœurs. Il n'y a pas de saison de reproduction fixe chez cette espèce.
Après une période de gestation d'environ 7 mois, la femelle met au monde un seul petit pesant entre 4 et 7,5 kg. Environ 50 % des jeunes meurent dans les 6 premiers mois de maladie ou par prédation et seulement 25 % survivent jusqu'à l'âge de 3 ans. Les cornes des mâles commencent à pousser vers l'âge de 6 à 9 mois qui atteignent leur pleine taille au bout de 3 ans. La maturité sexuelle est atteinte vers l'âge de 18 à 24 mois. L'espérance de vie du petit koudou est estimée à 15 ans au maximum.
COMPORTEMENT
Le petit koudou est essentiellement nocturne et se réfugie dans les fourrés denses quelques heures après le lever du soleil. Les femelles forment des groupes de deux à cinq individus alors que les mâles ont tendance à rester solitaire ou parfois en petits groupes. Les différents domaines vitaux se recoupent largement sans territorialité apparente, et les différentes parties sont utilisées à différents moments de l'année. Il n'y a pas de hiérarchie apparente dans les groupes formés et les combats sont rares. C'est un animal est timide et méfiant. Lorsqu'il est effrayé, il s'enfuit en relevant sa queue révélant le dessous blanc et peut effectuer des sauts de 2 m de haut et 7 m de long. Il peut courir à 30 km/h en vitesse normale, mais peut accélérer en cas de danger et atteindre environ 70 km/h de moyenne en vitesse de course et effectuer des pointes maximales proches de 100 km/h sur une courte distance.
PRÉDATEURS
En plus de l'homme qui est son plus grand prédateur, le petit koudou peut être la proie des léopards, guépards et lions. Les jeunes sont plus vulnérables face à la prédation et peuvent également être attaqués par les babouins et les pythons.
MENACES
La timidité du petit koudou, ainsi que sa préférence pour les habitats couverts, lui permettent de résister à une pression de chasse importante. Par exemple, dans la région de l'Ogaden où il bénéficie d'une forêt dense suffisante pour se cacher, ce bovidé est relativement abondant malgré la chasse intensive dont il fait l'objet. D'autre part, sa sensibilité à la peste bovine a entraîné une diminution importante de ses effectifs dans les régions de l'est du Kenya, au milieu des années 1990. Ces populations peuvent s'attendre à récupérer après l'affaissement de cette épidémie. Il y a relativement peu de régions dans l'aire de répartition actuelle du petit koudou où la protection contre le braconnage atteint des niveaux modérés ou totales, et l'éradication de la peste bovine chez les bovins serait une étape importante vers la réduction des pressions actuelles sur les populations de l'est.
CONSERVATION
Le petit koudou est considéré comme une espèce moyennement menacée. Il est inscrit dans la catégorie Quasi menacé (NT) sur la Liste rouge de l'IUCN.
Environ un tiers de la population totale estimée se produit dans des parcs nationaux. Les perspectives de survie à long terme du petit koudou pourraient être renforcées par l'amélioration de la protection et de la gestion des aires protégées qui soutiennent des populations importantes. En outre, l'espèce fait partie du programme de stud-book de l'American Zoo and Aquarium Association qui assure la diversité génétique au sein de la population d'élevage en captivité.