Korrigum (Damaliscus lunatus korrigum)
Le korrigum (Damaliscus lunatus korrigum) est une antilope africaine appartenant à la famille des Bovidae dans le genre Damaliscus. C'est une des six sous-espèces reconnues du topi (Damaliscus lunatus).
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DESCRIPTION
Le korrigum se distingue morphologiquement des autres sous-espèces de topi par une stature légèrement plus robuste et un pelage plus sombre et moins lustré. Le pelage du korrigum est brun chocolat ou brun-rouge foncé, souvent mat, avec des marques noires peu contrastées sur les jambes, les épaules et le museau.
Les cornes, portées par les deux sexes, sont épaisses, annelées et courbées vers l’arrière en lyre ouverte. Le mâle peut peser jusqu’à 160 kg et atteindre une hauteur au garrot de 130 cm, faisant de cette sous-espèce l’une des plus grandes du taxon Damaliscus lunatus.
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CC-BY-NC (Certains droits réservés)HABITAT
Le korrigum était autrefois présent du sud de la Mauritanie et du Sénégal jusqu'à l'ouest du Tchad, mais a subi un déclin spectaculaire depuis le début des années 1900 en raison des déplacements de population dus au bétail et à la chasse incontrôlée pour sa viande. L'espèce n'est plus présente en Mauritanie, au Mali, au Sénégal ni en Gambie, et probablement plus au Nigéria, au Togo ni dans l'ouest du Tchad, sauf en tant que population errante. Bien que présumée exterminée au Ghana, une population relique a été récemment signalée dans le nord-est du Ghana. Le korrigum a connu la plus forte réduction de son aire de répartition de toutes les sous-espèces de topi.
Généralement habitant des plaines inondables et d'autres prairies d'Afrique de l'Ouest, le korrigum se déplaçait de façon saisonnière entre les prairies du Sahel, les savanes et les plaines inondables du delta intérieur du Niger.
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CC-BY-NC-SA (Certains droits réservés)ÉCOLOGIE
L’alimentation du korrigum est strictement basée sur les graminées. C'est un brouteur spécialisé, sélectionnant les pousses tendres des espèces de savane telles que Andropogon, Hyparrhenia ou encore Chloris. Son activité est concentrée en matinée et en fin d’après-midi, lorsqu’il exploite les pâturages humides ou récemment brûlés. Il peut survivre plusieurs jours sans boire directement, en tirant profit de l’humidité contenue dans les plantes fraîches.
La reproduction est saisonnière, synchronisée avec le pic de végétation. Les accouplements ont lieu en fin de saison sèche, et les naissances surviennent généralement au début de la saison des pluies. La gestation dure environ 240 jours. La femelle donne naissance à un seul jeune, bien développé, qui reste dissimulé dans la végétation pendant ses premiers jours. Cette stratégie permet de limiter les pertes dues à la prédation.
Socialement, le korrigum forme des troupeaux importants en saison humide, atteignant parfois plusieurs centaines d’individus, bien qu’ils soient aujourd’hui rares à observer dans cet effectif. Ces groupes comprennent généralement des femelles adultes et leurs jeunes, parfois accompagnées de quelques mâles. En saison sèche ou en période de reproduction, les mâles adoptent un comportement territorial caractéristique. Ils établissent des petites zones de parade où ils rivalisent pour attirer les femelles par une posture fière et des vocalisations nasales. Cette stratégie reproductrice, commune chez les topis, est particulièrement développée chez le korrigum.
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CC-BY-NC (Certains droits réservés)PRÉDATION
Les principaux prédateurs naturels du korrigum incluent :
* Lions : Les lions (Panthera leo) sont des prédateurs puissants capables de s'attaquer aux korrigums adultes.
* Léopards : Bien qu'ils puissent s'attaquer aux adultes, les léopards (Panthera pardus) ciblent plus souvent les jeunes ou les individus affaiblis.
* Guépards : Les guépards (Acinonyx jubatus) sont les seuls prédateurs qui peuvent rivaliser avec la vitesse du korrigum, mais ils s'attaquent principalement aux jeunes.
* Hyènes tachetées : Les hyènes tachetées (Crocuta crocuta) peuvent chasser en groupe et s'attaquer aux korrigums de tous âges.
* Lycaons : Les lycaons (Lycaon pictus) chassent en meute et peuvent épuiser et tuer des korrigums adultes.
* Chacals : Les chacals (Canis spp.) représentent une menace principalement pour les très jeunes korrigums (nouveau-nés).
* Pythons : Les chacals (Python sebae) peuvent potentiellement s'attaquer aux jeunes korrigums.
Le korrigum compte sur sa vitesse et son agilité pour échapper à ses prédateurs. Les adultes en bonne santé sont difficiles à attraper pour la plupart des carnivores solitaires. Les mères défendent farouchement leurs petits contre les menaces.
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CC-BY-NC (Certains droits réservés)MENACES
Les principales menaces pesant sur le topi en général, et notamment sur la sous-espèce korrigum, sont le développement agropastoral et la chasse. L'histoire du korrigum illustre la fragilité de cette espèce très productive, dont les populations déclinent dans toute son aire de répartition en raison de la chasse excessive, de la concurrence avec le bétail et de la perte d'habitat.
CONSERVATION
Le korrigum est actuellement considéré comme menacé. Il est inscrit dans la catégorie "En danger" (EN) sur la Liste rouge de l'IUCN. Environ 98 % des korrigum restants se trouvent dans et autour des zones protégées, principalement dans le complexe W-Arly-Pendjari (Burkina Faso, Niger, Bénin) et à Waza et Benoue dans le nord du Cameroun.
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CC-BY-NC-ND (Certains droits réservés)TAXONOMIE
Le korrigum a été initialement décrit comme une espèce distincte, Antilope korrigum, par William Ogilby en 1837, sur la base de cornes collectées lors d'une expédition britannique à Bornou (actuel Nigeria). Plus tard, il a souvent été classé comme une sous-espèce de topi, devenant Damaliscus lunatus korrigum.
Historiquement, les différentes populations de Damaliscus lunatus à travers l'Afrique (y compris le sassabi, le topi de l’Est, le topi du Soudan, le tiang et le korrigum) étaient considérées comme des sous-espèces d'une seule espèce largement répandue.
Cependant, sur la base d'études morphologiques, écologiques et génétiques, il y a eu un débat considérable et une révision de cette classification. Certains chercheurs, notamment Cotterill (2003), ont proposé de diviser Damaliscus lunatus en deux espèces : une espèce méridionale (Damaliscus lunatus au sens strict) compenant le sassabi (Damaliscus lunatus lunatus) ainsi qu'une espèce nouvellement décrite le tsessebe de Bangweulu (Damaliscus lunatus superstes) et une espèce septentrionale, Damaliscus korrigum qui engloberait le korrigum (Damaliscus korrigum korrigum), le topi de l’Est (Damaliscus korrigum jimela), le topi du Soudan (Damaliscus korrigum topi) et le tiang (Damaliscus korrigum tiang).
Actuellement, de nombreuses autorités taxonomiques, y compris le GBIF et le NCBI, reconnaissent toujours le korrigum comme une sous-espèce de topi qui est considéré comme une espèce polytypique avec plusieurs sous-espèces reconnues :
Korrigum (Damaliscus lunatus korrigum)
Sassabi (Damaliscus lunatus lunatus)
Tiang (Damaliscus lunatus tiang)
Topi de l’Est (Damaliscus lunatus jimela)
Topi du Soudan (Damaliscus lunatus topi)
Tsessebe de Bangweulu (Damaliscus lunatus superstes)
Bien que la classification Damaliscus lunatus korrigum soit actuellement largement acceptée, l'opinion alternative de Damaliscus korrigum comme espèce distincte reflète les efforts continus pour comprendre pleinement les relations évolutives au sein de ce groupe fascinant d'antilopes africaines.
CLASSIFICATION
| Nom commun | Korrigum |
| English name | Korrigum |
| Español nombre | Korrigum |
| Règne | Animalia |
| Embranchement | Chordata |
| Sous-embranchement | Vertebrata |
| Classe | Mammalia |
| Sous-classe | Theria |
| Infra-classe | Eutheria |
| Ordre | Artiodactyla |
| Sous-ordre | Ruminantia |
| Famille | Bovidae |
| Sous-famille | Alcelaphinae |
| Genre | Damaliscus |
| Espèce | Damaliscus lunatus |
| Nom binominal | Damaliscus lunatus korrigum |
| Décrit par | William Ogilby |
| Date | 1837 |
Satut IUCN |  |
SOURCES
* Liens internes
Liste Rouge IUCN des espèces menacées
Mammal Species of the World (MSW)
National Center for Biotechnology Information (NCBI)
Système d'information taxonomique intégré (ITIS)
* Liens externes
Global Biodiversity Information Facility (GBIF)
* Bibliographie
Ogilby, W. (1837). Description de Antilope korrigum. Proceedings of the Zoological Society of London, 1836, 103-105.
East, R. (1999). African antelope and giraffe action plan. IUCN/SSC Antelope Specialist Group.
Kingdon, J., Hoffmann, M., & Pillay, N. (Eds.). (2013). Mammals of Africa (Vols. 1-6).
Cotterill, F.P.D. (2003). A new taxonomy of the alcelaphine antelopes: implications for conservation. Occasional Publications in Biodiversity.
Grubb, P. (2005). "Order Artiodactyla." In: Wilson, D.E. & Reeder, D.M. (Eds.), Mammal Species of the World, 3rd Edition. Johns Hopkins University Press.
Wilson, R.T. (2001). The Ecology and Conservation of Sahelo-Saharan Megafauna. Environmental Research Group Oxford.
Lamarque, F. (2004). "Distribution et statut des antilopes sahélo-sahariennes." UNEP/CMS report.