La grenouille peinte tyrrhénienne (Discoglossus sardus), également appelée discoglosse sarde, est une espèce d'amphibien appartenant à la famille des Alytidae. Cette grenouille est une des six espèces formant le genre Discoglossus.
Le nom français grenouille peinte tyrrhénienne est donné ici en traduction du nom anglais de l'espèce. À ce jour, bon nombre d'amphibiens récemment découverts n'ont pas de nom vernaculaire français et ne sont cités dans les documents que par leur nom scientifique. Le nom vernaculaire fait ici référence à sa répartition (Mer tyrrhénienne) ainsi qu'à sa traduction anglaise (Painted frog = Grenouille peinte).
DESCRIPTION
La grenouille peinte tyrrhénienne ressemble beaucoup à la grenouille peinte corse (Discoglossus montalentii), mais elle a un museau sensiblement moins arrondi et un dos plus arrondi. Le quatrième doigt de son pied avant est spatulé plutôt que conique et ses pattes postérieures sont plus courtes. La taille de cet amphibien à l’âge adulte varie entre 7 et 9 cm.
Il existe deux variétés de motifs de couleur chez cette espèce. Couleurs unies, comme le brun foncé, le gris foncé, le rougeâtre ou le brun rouge, ou des individus avec des taches brun foncé. Dans ce dernier cas, ces taches ne sont pas claires. La face ventrale est pâle.
HABITAT
L'aire de répartition de la grenouille peinte tyrrhénienne se limite à la Sardaigne (y compris l'archipel de la Maddalena et l'île de San Pietro), à la Corse et à plusieurs petites îles de la mer Tyrrhénienne telles que Hyères, Giglio, Montecristo et la péninsule de Monte Argentario en Toscane.
L'espèce habite une variété de biotopes. De la côte ouverte, venteuse et désolée entre Bonifacio et Cap Pertusato, aux ruisseaux forestiers de la forêt de Bavella, et du maquis méditerranéen au niveau de la mer aux forêts de conifères d'altitude. Contrairement à la grenouille peinte corse, la grenouille peinte tyrrhénienne occupe également des eaux légèrement saumâtres. Les têtards se développent dans des étendues d'eau à la végétation dense.
BIOLOGIE
La grenouille peinte tyrrhénienne adulte se nourrit de petits invertébrés principalement terrestres (des isopodes comme les cloportes, mais aussi des araignées,...) et parfois d’invertébrés aquatiques, tandis que les têtards sont herbivores et détritivores et mangent donc principalement des algues et des végétaux en décomposition.
Les adultes s’accouplent au printemps, puis les femelles pondent plusieurs centaines d’oeufs deux à quatre fois par an. Elles déposent leurs pontes sur les plantes aquatiques ou au fond de l’eau. Les oeufs éclosent et de jeunes têtards en sortent. Il leur faut au moins 1 mois pour se développer, en fonction de la température de l’eau et de leur milieu de vie.
Comme la plupart des amphibiens, la grenouille peinte tyrrhénienne se camoufle particulièrement bien dans son environnement. Elle vit toujours à proximité des zones humides, dans les marais littoraux, les bords de torrents, les petits cours d’eau, les mares, les retenues d’eau temporaires comme les ornières et les fossés. Elle se cache sous des pierres, des feuilles ou des troncs lorsque l’humidité vient à manquer. Elle se cache sous les pierres en bord d’eau, sur des substrats sableux de la même couleur que son corps.
MENACES
Les principales menaces liées aux activités humaines qui pèsent sur la grenouille peinte tyrrhénienne sont l’introduction d’espèces invasives et de maladies, la sur-fréquentation touristique de ses lieux de vie et l’assèchement ou le comblement de son habitat lors de travaux. L'espèce est également fortement chassée par les prédateurs naturels tels que les serpents, les poissons, les oiseaux et certains insectes aquatiques susceptibles de se nourrir des têtards (dytiques, punaises aquatiques etc...).
STATUT ET CONSERVATION
a grenouille peinte tyrrhénienne ne semble pas être sérieusement menacée par l'expansion des activités humaines. Cependant, les populations qui habitent les petites îles sont probablement petites et donc plus vulnérables. À l'heure actuelle, on ignore dans quelle mesure ces populations insulaires contribuent à la diversité génétique globale de cet amphibien. Par conséquent, elles méritent une attention particulière et éventuellement des efforts de conservation.
L'IUCN a classé cette grenouille dans la catégorie Préoccupation mineure (LC). Les populations de Corse et de Sardaigne semblent stables, mais les populations du continent diminuent et les populations des petites îles risquent de manquer de diversité génétique.