La belette d'Indonésie peut atteindre une longueur totale de 29 à 32 cm avec une queue de 13 à 17 cm de long. En général, le poids varie de 295 à 340 g. Elle est recouverte d'une fourrure de couleur brun rougeâtre. L'espèce est génétiquement proche de la belette de Sibérie (Mustela sibirica), certains documents historiques parlant de la belette d'Indonésie une sous-espèce de cette dernière.
La belette d'Indonésie est un animal rapide, agile et nage aisément. Elle est très mince, caractéristique pratique pour la chasse, car elle peut facilement se faufiler dans les terriers pour attraper les rongeurs dont elle raffole.
HABITAT
La belette d'Indonésie n'est présente que dans les hautes terres de Sumatra et de Java, en Indonésie. Elle est présente à Java à l'ouest et jusqu'au plateau d'Ijang à l'est. À Sumatra, elle est présente depuis la province de Bengkulu au sud, jusqu'au parc national de Gunung Leuser à l'extrême nord de l'île, en passant par le mont Dempo et le mont Kerinci dans le parc national de Kerinci Seblat. Les quelques enregistrements proviennent tous d'altitudes comprises entre 1 400 et 3 000 m. Les efforts de recherche ont été suffisants pour être sûr qu'elle n'est pas commune en dessous de cette altitude, mais sa véritable limite supérieure reste inconnue. La plupart des observations proviennent de la forêt, mais cela pourrait ne signifier rien de plus que la prépondérance des relevés à haute altitude en forêt plutôt que dans d'autres habitats. Une observation, à 3 000 m, a eu lieu dans des broussailles au-dessus de la limite forestière.
ALIMENTATION
La belette d'Indonésie est carnivore dont le régime alimentaire se compose essentiellement de rongeurs. Il lui arrive également de se nourrir d'oiseaux, d’oeufs et de grenouilles. Son agressivité fait qu'elle peut s'attaquer à des animaux plus grands qu'elle. Des migrations massives de belettes ont été obsdervées lorsque l'alimentation se fait rare. Au contraire, lorsque la nourriture est abondante, elle ne consomme que le sang et le cerveau des animaux qu'elle tue.
ÉCOLOGIE
La belette d'Indonésie atteint sa maturité sexuelle vers l'âge de 1 an. Il n'est pas rare que de nombreux mâles se battent pour obtenir les faveurs d'une femelle, et certains de ces combats peuvent être impitoyables et sévères. La saison de reproduction débute en fin d'hiver et au début du printemps. Les jeunes naissent généralement d'avril à juin. La période de gestation dure environ 30 jours. Une portée se compose de 2 à 12 petits. Les nouveau-nés sont nus et aveugles à leur naissance. Ils n'ouvriront les yeux qu'au bout de 1 mois. Ils sont sevrés au bout de 2 mois et sont alors capables de se débrouiller seul bien qu'ils restent entre frères et sœurs pendant l'automne. L'espérance de vie de la belette d'Indonésie est estimée à 7 à 10 ans à l'état sauvage.
Parce qu'elle est génétiquement proche de la belette de Sibérie, il est supposé que leur mode de vie et leur comportement se ressemblent beaucoup. Grâce à son agressivité, cette belette n'a pas beaucoup de prédateurs potentiels mis à part les grands rapaces comme les hiboux.
MENACES
On ne sait rien sur l'abondance des populations de la belette d'Indonésie. L'espèce n'est connue que par 15 spécimens observés dans les îles de Java et de Sumatra.
On ne connaît aucune menace dangereuse sur cette espèce. Cette belette vit en altitude où la chasse au collet et les pièges pour attraper les mammifères terrestres sont nombreux et la déforestation fait d'énormes dégâts. L'habitat naturel de ce mustélidé est très fragmenté dans l'île de Java mais relativement stable. Sans doute, sur les deux îles certains individus sont victimes de méthodes de chasse non sélectives, mais il n'y a aucune raison de considérer que ces chiffres soient élevés.
CONSERVATION
La belette d'Indonésie n'est pas considérée comme une espèce menacée. Elle est inscrite dans la catégorie Préoccupation mineure (LC) sur la Liste Rouge de l'IUCN.
Il n’existe pas de besoins immédiats évidents en matière de conservation pour la belette d'Indonésie, étant donné l’absence de menaces identifiées ou plausibles à son égard. Une grande partie de son habitat de haute altitude se trouve dans des zones déjà déclarées protégées. En tant qu’espèce de haute altitude, elle est peut-être vulnérable à long terme au changement climatique. Tous les enregistrements de l’espèce méritent d’être publiés pour aider à affiner la base de connaissances limitée sur l’espèce et accroître la confiance dans l’évaluation de son statut de conservation. Le manque presque total de connaissances concernant son histoire naturelle de base est une source d’inquiétude, compte tenu du lien étroit avec des proies spécifiques de certains congénères, et donc de la vulnérabilité intrinsèque. Combler ce manque de connaissances est probablement l’activité la plus importante liée à la conservation de cette espèce à l’heure actuelle.