L’orque pygmée (Feresa attenuata) est un mammifère marin appartenant à l'ordre des cétacés dans la famille des Delphinidae. C'est l'unique membre du genre Feresa. On le rencontre dans tous les océans du globe sauf dans les régions polaires ainsi qu’en Méditerranée. L’orque pygmée est également appelée Orque naine.
L’orque pygmée a une taille variant entre 2,10 et 2,60 m pour un poids d’environ 110 à 170 kg. Ce cétacé a une morphologie semblable au pseudorque (Pseudorca crassidens), mais avec un aileron dorsal plus grand et des dents considérablement plus petites.
La couleur de peau de l’orque pygmée est gris foncé voire presque noire avec des tâches blanches autour de la bouche et sur l’abdomen. L’aileron dorsal mesure environ 22 cm de haut, 37,5 cm de long à la base et est placé près du point médian du dos. De forme triangulaire, cet aileron est incurvé sur la partie haute. Ce dernier manque souvent de rigidité et tombe parfois sur le côté.
Les mâchoires sont dotées de 8 à 11 paires de dents sur la partie supérieure et entre 11 et 13 paires sur la partie inférieure. Chaque dent mesure environ 3 cm de long pour un diamètre de 8 mm au niveau de l’alvéole.
Contrairement à l’épaulard, l’orque pygmée est très peu connu et on l’a rarement observé. Ses couleurs particulières font qu’il peut être confondu avec le dauphin d’Électre. En captivité, il est très agressif envers l’homme ainsi qu’avec les autres espèces. Il est impossible de le faire cohabiter avec d’autres cétacés
L’orque pygmée est également connue sous les noms d’orque naine ou épaulard nain.
CRI
Pour communiquer l'orque pygmée émet des cliquetis et des sifflements. On peut aussi parfois l'entendre grogner.
HABITAT
L’orque pygmée habite dans les eaux tropicales et subtropicales du globe. Il préfère évoluer dans des eaux profondes loin des lignes des côtes. On le retrouve généralement dans le Golfe du Mexique, la Mer Méditerranée, l’Océan Indien, l’Océan Atlantique au sud-est et au Sri Lanka ainsi que près des Antilles. Il passe cependant la majeure partie de l’année dans le Golfe du Mexique.
Si l’orque pygmée ne s’approche guère des rivages, on peut néanmoins l’observer dans quelques secteurs où l’eau reste profonde et claire près des côtes, comme par exemple autour des archipels océaniques tels qu’Hawaï.
ALIMENTATION
On ne connaît pas vraiment de quoi se nourrit exactement l’orque pygmée. On sait néanmoins qu’il s’alimente de céphalopodes tels que des calmars ou encore de poissons comme le thon. Il a déjà été observé des attaques sur des dauphins, mais celles-ci sont souvent dues aux interactions de l’homme qui pêche le thon dans le Pacifique tropical.
REPRODUCTION
Du fait de la rareté des observations faites sur ce cétacé, on connaît peu de choses en ce qui concerne la reproduction de l’orque pygmée. On sait néanmoins qu’il atteint sa maturité sexuelle vers l’âge de 7 ans. La période de gestation est, quant à elle, inconnue. Les naissances ont principalement lieu en été et que la femelle donne naissance à un seul petit qui ne mesure pas plus de 50 cm.
COMPORTEMENT
L’orque pygmée est un animal plutôt timide qui ne s’approche guère des bateaux. Cependant, il a déjà été observé des individus surfant devant l’étrave d’embarcations. Pourtant, malgré cette timidité, l’orque pygmée peut se montrer agressif et il est très difficile de les approcher dans de bonnes conditions. Un spécimen a été capturé près des côtes d’Hawaï en 1963 et envoyé au parc Sea world. Un jour après sa capture, elle a essayé de s’attaquer à un homme. Dix jours plus tard, il fut placé dans un bassin avec deux baleines pilotes. Le plus jeune des deux fut retrouvé mort quelques heures plus tard. La cause de la mort fut, semble-t-il, causé par un coup pointu au crâne causé par l’orque pygmée.
L’orque pygmée est un animal grégaire qui vit le plus souvent en groupe. Pour communiquer, il émet des cliquetis et des sifflements. On peut aussi l’entendre grogner ou encore rugir.
POPULATION
Bien qu’il n’y ait que peu d’informations sur les populations, l’orque pygmée semble être devenue assez rare. En 1993, Wade et Gerrodette ont estimé qu’il y avait environ 40 000 de ces baleines dans le Pacifique tropical oriental. Aujourd’hui, les seules estimations fiables comptent près de 820 spécimens dans la partie hawaïenne des USA et environ 408 dans la partie nord du Golfe du Mexique.
MENACES
En raison du peu d’informations sur l’espèce, il semblerait qu’il y ait polémique concernant le niveau de baisse des populations d’orques pygmées. Il existe tout de même des preuves de réduction à grande échelle sur les populations prédatrices, ainsi que sur l’exploitation intensive dont les espèces de poissons font l’objet. Les effets de telles réductions ainsi que les changements climatiques sur les orques pygmées sont actuellement inconnus, mais pourraient avoir comme conséquence une baisse significative de leur population. Les impacts prévus du changement climatique global sur le milieu marin peuvent affecter les orques pygmée, bien que la nature des impacts soit peu claire.
La menace principale pour l’espèce reste la pêche industrielle ou artisanale. Dans la plupart des aires de répartition on retrouve des orques pygmées pris dans les filets servant à emprisonner le thon. Certains ont même été tués directement lors de pêche au harpon ou encore par des filets dérivants (îles des Caraïbes, Sri Lanka, Taïwan et Indonésie). Au Sri Lanka, la plupart sont des victimes de la pêche au harpon. Les habitants chassent des dauphins pour en utiliser la viande comme amorce pour pêcher le requin, l’aiguille de mer, et d’autres poissons océaniques. Environ 300 à 800 individus sont capturés tous les ans par les sri lankais. La pollution des océans est une autre menace dont doit faire face l’orque pygmée. On a retrouvé dans le ventre de spécimens échoués différents objets en plastique jeté en mer qu’ils avaient avalé.
L’orque pygmée ne semble pas être particulièrement abondant quelque soit son aire de répartition où il a été observé. Près des côtes d'Hawaï, les sous populations sont relativement petites, et celles-ci semblent avoir des mouvements migratoires plutôt limités ce qui a pour conséquence une grande vulnérabilité par rapport aux impacts humains dans la région.
Aujourd’hui, devant le manque cruel d’information sur l’état actuel des populations, l’orque pygmée est une espèce énumérée sur l’Annexe II de la CITES ainsi que sur la Liste rouge de l’IUCN dans la catégorie Données insuffisantes (DD). Poursuivre les recherches est nécessaire pour déterminer l’impact humain ainsi que les dangers potentiels pouvant menacer l’espèce.