Girafe du Sud (Giraffa giraffa)

La girafe du Sud (Giraffa giraffa) est un mammifère originaire d'Afrique australe apprtenant à la famille des Giraffidae. Cette espèce est encore souvent considérée comme une sous-espèce, Giraffa camelopardalis giraffa comme c'est le cas pour l'IUCN. Cependant, des études publiées en 2016 indiquent un statut d'espèce distincte, divisée en deux sous-espèces.

DESCRIPTION

Comme toutes les girafes, la girafe du sud a un long cou caractéristique qui, comme chez presque tous les mammifères, est composé de seulement sept vertèbres cervicales très allongées. Elle a une bosse petite mais prononcée sur le dos au bout de la crinière. Sur sa tête on peut voir également des cornes particulières et étranges appelées ossicones, qui font partie des caractéristiques du dimorphisme sexuel de chaque sexe, car celles des femelles sont plus petites et avec plus de poils que celles des mâles.

En général, les girafes du sud présentent des taches sombres, arrondies et irrégulières de couleur brun rougeâtre. Contrairement à d'autres espèces qui ont une couleur fanée sur les pattes, cette girafe conserve des taches sur tous les membres, même si elles deviennent plus petites à mesure qu'elles se rapprochent des pieds. La girafe d'Angola, une des deux sous-espèces, présente de grandes taches brunes de forme angulaire qui descendent jusqu'aux pattes. Au sommet, elles n'atteignent pas le front. Elle a également une tache blanche dans l’oreille qui peut servir de trait distinctif entre les deux sous-espèces.

HABITAT

Les girafes du sud vivent dans les savanes et les forêts du nord de l'Afrique du Sud, de l'Angola, du sud du Botswana, du sud du Zimbabwe, de la Zambie et du sud-ouest du Mozambique. La girafe d'Angola, également connue sous le nom de girafe namibienne, habite le nord de la Namibie, le sud-ouest de la Zambie, ainsi qu'au Botswana, à l'ouest du Zimbabwe et en Angola. Le dernier recensement de 2016 estime une population de 13 031 individus à l'état sauvage, soit une augmentation de près de 161 % depuis le dernier recensement (Marais et al. 2016). La girafe du Cap habite le nord de l'Afrique du Sud, le sud-ouest de la Namibie, la Zambie, le sud du Botswana et le Zimbabwe. En raison de la disparition de plusieurs endroits à cause de la chasse illégale, les groupes de conservation ont réintroduit certains individus dans plusieurs endroits du sud du continent africain comme au Swaziland, et des efforts de réintroduction sont en cours au Mozambique. Selon le recensement de 2016, il existe environ 21 387 individus, soit une augmentation de 167 % (Deacon et al. 2016).

Son habitat est composé de savanes, de buissons et de forêts à végétation variée. Le Botswana est un pays semi-aride avec des étés chauds avec des températures moyennes de 26 degrés Celsius et pendant la saison sèche, les vents durent d'avril à octobre dans le sud et seulement en novembre dans le nord. Le Zimbabwe, un autre endroit abritant un nombre important de girafes du sud, présente de nombreuses variations entre son climat chaud et aride. La saison des pluies s'étend de fin octobre à mars et les sécheresses sont récurrentes.

ÉCOLOGIE

En tant qu'animaux herbivores, les girafes du Sud se nourrissent de feuilles, de fleurs, de fruits et de pousses de plantes ligneuses. Parmi les fleurs et arbustes qui existent dans leur habitat naturel, il est courant de trouver des hibiscus, différents types de lys et du Dombeya, mais les girafes préfèrent les acacias, un genre très vaste d'arbres et d'arbustes épineux qui poussent abondamment en Afrique et en Australie. Outre la nutrition implicite, les feuilles de ce genre de plantes leur fournissent de grandes quantités d’eau, c’est pourquoi elles peuvent passer beaucoup de temps sans boire. Elles consacrent une grande partie de leur journée à se nourrir puisqu'elles mâchent lentement et doivent recouvrir de leur salive les grosses épines des acacias pour éviter tout dommage dans leur organisme. Comme toutes les espèces, les girafes du sud sont également des ruminants et possèdent un estomac composé de quatre chambres ou compartiments qui facilitent le processus de régurgitation et de digestion.

Les mâles doivent se battre pour établir leur domination, et les vainqueurs ont un plus grand succès reproductif que les autres. Leurs confrontations sont des batailles cou à cou se frappant avec la tête appelées "necking" qui permet de définir qui aura le droit de s’accoupler. Ils mesurent la réceptivité sexuelle des femelles en sentant et en testant leur urine, ce qui détermine laquelle sera la meilleure partenaire sexuelle.

Les jeunes girafon mesurent environ 1,70 m à la naissance et marchent quelques heures après avoir connu leur nouvel habitat. Les mères sont très protectrices envers leur progéniture et maintiennent généralement des liens forts jusqu'à la prochaine naissance. Les femelles atteignent leur maturité sexuelle à quatre ans, tandis que les mâles l'atteignent à l'âge de cinq ans, bien qu'ils n'aient pas l'occasion de s'accoupler avant l'âge de sept ans, moment où ils ont la force et la taille nécessaires pour se battre avec d'autres pairs.

MENACES

Les menaces naturelles des girafes du sud sont les carnivores qui représentent un danger non seulement pour elles mais aussi pour tous les différents types d'herbivores d'Afrique. Parmi ceux-ci figurent les léopards, les hyènes et les lycaons. Ces deux derniers peuvent renverser les adultes lorsqu’ils attaquent en groupe coordonné. Les crocodiles se cachent généralement dans les eaux boueuses pour attaquer de manière surprenante lorsque les girafes ont tendance à boire de l'eau. Dans une telle position, son cou se trouve presque au niveau du sol, ce qui facilite sa capture et sa traînée.

Certains auteurs ne considèrent pas la girafe du Sud comme une menacée en raison de l'augmentation de sa population grâce aux efforts de conservation, mais pour d'autres, les effectifs sont encore en deçà des attentes et incitent à poursuivre les travaux avant de les considérer hors de danger.

Comme pour toutes les autres espèces de girafes, la chasse illégale et la destruction de leur habitat sont les principales causes de la réduction de la population. Des sites tels que le parc national d'Etosha en Namibie abritent des girafes d'Angola ainsi que d'autres animaux menacés, ce qui contribue aux problèmes de préservation, mais tous les parcs et réserves ne bénéficient pas de la même surveillance. De vastes étendues de territoire peuvent difficilement être surveillées 24 heures sur 24, notamment en raison des coûts élevés du transport aérien et terrestre, ce qui profite aux braconniers qui vivent de ces activités illicites.

TAXONOMIE

Le système taxonomique actuel de l'IUCN répertorie une espèce de girafe portant le nom de Giraffa camelopardalis et huit sous-espèces. Autrefois considérée comme une sous-espèce (Giraffa camelopardalis giraffa), la girafe du Sud a été proposée dans des études récentes comme une espèce distincte d'un genre nouvellement organisé Giraffa sous le nom de Giraffa giraffa. Cependant, la taxonomie des girafes reste controversée car il existe un désaccord sur le nombre d’espèces. Des études de 2016 et 2021 décrivent les espèces suivantes :

* Girafe du Nord - Giraffa camelopardalis (Linnaeus, 1758)

* Girafe du Sud - Giraffa giraffa (von Schreber, 1784)

* Girafe masaï - Giraffa tippelskirchi (Matschie, 1898)

* Girafe réticulée - Giraffa reticulata (de Winton, 1899)

La girafe du Sud est divisée en deux sous-espèces.

- Girafe d'Angola - Giraffa giraffa angolensis (Lydekker, 1903)

- Girafe du Cap - Giraffa giraffa giraffa (von Schreber, 1784)

CLASSIFICATION

SOURCES

Liste Rouge IUCN

Système d'information taxonomique intégré (ITIS)

Wikipédia

Giraffe World

Giraffe Conservation Foundation

Wikimedia Commons