La genette de Johnston (Genetta johnstoni) est un mammifèrecarnivore appartenant à la famille des viverridés. Cette genette n'était connue que par quelques spécimens de musée jusqu'en 2000, où un spécimen vivant fut capturé dans le parc national de Taï en Côte d'Ivoire.
La genette de Johnston est une genette relativement mince. Elle mesure de 47 à 51 cm de long (tête-corps) pour un poids allant de 2,2 à 2,6 kg. La longueur de la queue est de 46 à 49 cm. Les tailles ne diffèrent guère entre les deux sexes.
Le pelage, dense et doux, est de couleur brun jaunâtre à gris jaunâtre sur la partie dorsale, ocre jaune sur les flancs et gris jaunâtre sur la partie ventrale. Les pattes son brun foncé. Les motifs granuleux sur son corps sont caractérisés par des taches de couleur vert foncé au rougeâtre et brun qui sont assez grands sur les côtés du corps. D'autre part, sur les jambes, le ventre et le cou, les taches sont plus petites. Ce contraste est frappant avec ce motif généralement brunâtre qui fournit une bande de retour très sombre. La queue est rayée de blanc et de noir, avec 8 ou 9 anneaux blancs séparés chacun par un anneau noir plus large. L'extrémité de la queue est blanche.
Le visage est orné par des zones sombres sur le museau et des taches blanches autour des yeux. Les yeux sont grands et ont des pupilles verticales. Les oreilles sont relativement longues.
HABITAT
L'aire de répartition de la genette de Johnston se situe au Libéria, au Ghana, en Guinée et très probablement en Côte d'Ivoire. Cette espèce était seulement connue par quelques peaux (surtout endommagées) et des crânes conservés dans des musées, jusqu'en 2000, quand le premier spécimen vivant fut capturé par A. Dunham dans le parc national de Taï en Côte d'Ivoire.
ÉCOLOGIE
La genette de Johnston semble être nocturne en premier lieu. Elle passe ses journées à se reposer dans le creux d'un arbre ou sur des branches larges. Une femelle munie d’une balise émettrice suivie pendant un mois a montré que, chaque matin avant l'aube, elle retourne au même arbre. Cependant, un mâle qui a été observé au cours de la même étude a toujours choisi différents lieux de repos.
Habituellement, la genette de Johnston vit en solitaire, bien que parfois on puisse l'observer en couple. On en sait peu de son régime alimentaire. Selon sa dentition, on pense que cette genette se nourrit principalement d'insectes. Le comportement de reproduction est également peu exploré. Ainsi, il est difficile de savoir s'il y a ou non une saison de reproduction précise. De jeunes genettes ont été observées en juin dans la zone de distribution. Dans ce cas, cependant, il n'a pas été déterminé avec certitude s'il s'agissait bien de genettes de Johnston. Le nombre de petits par portée est inconnu. Cependant, dans la mesure où les femelles n'ont que deux mamelles, les portées de plus de deux petits semblent improbables.
MENACES ET STATUT
Les principales menaces pesant sur la genette de Johnston sont la perte d'habitat en raison de la déforestation résultant de l'agriculture, l'exploitation forestière, l'exploitation minière et les pressions humaines dans la zone de forêt de Haute Guinée. La chasse peut également avoir une incidence sur les populations et les animaux sont chassés pour leur viande et leurs peaux.
Selon les estimations de l'IUCN, la population totale de genettes de Johnston a subi une baisse de plus de 30 % au cours des trois dernières générations (en supposant qu'une génération dure sept ans). Cette estimation est basée sur les pertes de forêts dans son aire de répartition couplée avec les impacts de la chasse.
Bien que présente dans plusieurs aires protégées à travers son aire de répartition, la genette de Johnston est actuellement inscrite dans la catégorie Vulnérable (VU) sur la Liste rouge de l'IUCN.
Même si elle est présente dans plusieurs parcs nationaux, plusieurs d'entre eux nécessitent une meilleure protection, car même dans les zones protégées comme le Mont Nimba et le parc national Taï, la chasse perdure encore. Des enquêtes supplémentaires sont nécessaires afin de déterminer si les zones boisées humides fournissent un habitat approprié pour l'espèce. De même, il n'y a pas de spécimen vivant en captivité pouvant servir de réserve génétique.